Le Chat à neuf queues,

film de Dario Argento (1971)



Avis général : 6/10
:-) Une dose d'humour, des plans invraisemblables, et toujours un sacré sens du rythme, ça se mange sans faim.
:-( C'est pas loin de tourner nanar, tout ça. Encore une fois une intrigue quelconque...

Retrospective Argento, deuxième ! On continue dans l'ordre chronologique, avec ce deuxième film qui porte un titre à peu près aussi grotesque que le premier (et je vous raconte pas la page de titre de l'édition DVD que j'ai, ils ont fait fort) et le rejoint également dans le genre abordé, le fameux giallo. Au moins, enchainé après un Kieslowski, on est sûr que ça captera un peu moins notre attention.

Comme il se doit, il y a une histoire de meurtre. En l'occurence, tout tourne autour d'un laboratoire de génétique qui effectue des recherches pour le compte du gouvernement sur un sujet ultra-secret jusqu'à ce qu'il nous soit dévoilé (assez vite...) : le gène de la criminalité (oui, oui, on a droit à la séquence d'explications douteuses à ce sujet). Un vol y est d'abord commis, mai rien n'a disparu ! Ca n'empêche pas les cadavres de faire leur apparition. Heureusement, une fine équipe constituée d'un journaliste et d'un aveugle va mener l'enquête.

J'ai un peu la flemme de répéter ce que j'ai dit à propos de L'Oiseau au plumage de cristal, ce film étant effectivement son frère jumeau. Ceci dit, contrairement à pas mal de fans apparemment, je préfère ce deuxième opus. Les défauts sont de toute façon les mêmes : une horreur qui fait plus marrer qu'autre chose et une intrigue qu'on qualifiera généreusement de convenue (honnêtement, c'est du niveau d'un épisode série télé lambda).

Peu importe, car une fois de plus Argento se démène comme un beau diable pour nous faire passer tout ça. Un passage en caméra subjective tremblotante où on ne voit essentiellement rien pendant deux minutes, un plan récurrent sur l'oeil du tueur, et tout de suite on accroche ! Je me moque un peu, mais il faut dire que c'est désarmant : il pousse sans vergogne jusqu'aux frontières du ridicule (d'ailleurs, on rigole pas mal pendant ce film) ou du n'importe quoi (le plan sur les verres de lait est fabuleux), mais c'est justement ça qui nous retient. Sans compter que, comme dans son précédent opus, Argento montre un sens du rythme certain.

Du coup, on se surprend à passer un agréable moment devant cet improbable vieillerie un peu kitsch, à la musique, euh, disons adaptée (Ennio Morricone en écriture automatique, manifestement). Y a pas de souci, j'enchaine avec le suivant dès que j'en ai l'occasion .

Roupoil, 30 novembre 2006.



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