Retrospective Argento, deuxième ! On continue dans
l'ordre chronologique, avec ce deuxième film qui porte un titre à peu près
aussi grotesque que le premier (et je vous raconte pas la page de titre de
l'édition DVD que j'ai, ils ont fait fort) et le rejoint également dans le
genre abordé, le fameux giallo. Au moins, enchainé après un Kieslowski, on
est sûr que ça captera un peu moins notre attention.
Comme il se doit, il y a une histoire de meurtre. En l'occurence, tout
tourne autour d'un laboratoire de génétique qui effectue des recherches
pour le compte du gouvernement sur un sujet ultra-secret jusqu'à ce qu'il
nous soit dévoilé (assez vite...) : le gène de la criminalité (oui, oui,
on a droit à la séquence d'explications douteuses à ce sujet). Un vol y
est d'abord commis, mai rien n'a disparu ! Ca n'empêche pas les cadavres
de faire leur apparition. Heureusement, une fine équipe constituée d'un
journaliste et d'un aveugle va mener l'enquête.
J'ai un peu la flemme de répéter ce que j'ai dit à propos de L'Oiseau
au plumage de cristal, ce film étant effectivement son frère jumeau.
Ceci dit, contrairement à pas mal de fans apparemment, je préfère ce
deuxième opus. Les défauts sont de toute façon les mêmes : une horreur qui
fait plus marrer qu'autre chose et une intrigue qu'on qualifiera
généreusement de convenue (honnêtement, c'est du niveau d'un épisode série
télé lambda).
Peu importe, car une fois de plus Argento se démène comme un beau diable
pour nous faire passer tout ça. Un passage en caméra subjective
tremblotante où on ne voit essentiellement rien pendant deux minutes, un
plan récurrent sur l'oeil du tueur, et tout de suite on accroche ! Je me
moque un peu, mais il faut dire que c'est désarmant : il pousse sans
vergogne jusqu'aux frontières du ridicule (d'ailleurs, on rigole pas mal
pendant ce film) ou du n'importe quoi (le plan sur les verres de lait est
fabuleux), mais c'est justement ça qui nous retient. Sans compter que,
comme dans son précédent opus, Argento montre un sens du rythme certain.
Du coup, on se surprend à passer un agréable moment devant cet improbable
vieillerie un peu kitsch, à la musique, euh, disons adaptée (Ennio
Morricone en écriture automatique, manifestement). Y a pas de souci,
j'enchaine avec le suivant dès que j'en ai l'occasion .
Roupoil, 30 novembre 2006.