Le Bossu,

film de Philippe de Broca (1997)



Avis général : 6.5/10
:-) Beau casting, combats sympathiques, reconstitution soignée, tout ce qu'il faut pour passer un bon moment.
:-( Familial et sympa, mais rien de plus.

À peu près tous les ans à la période des fêtes, nos chers amis programmateurs des chaines de télé française ressortent de leurs cartons les mêmes films à succès garanti pour les resservir à un public qui apparemment ne demande que ça. En quelques années, cette nouvelle version du bossu a rejoint cette catégorie, faisant retomber Jean Marais un peu plus profondément dans ses oubliettes. Allez, un peu de guimauve de temps à autre, ça ne peut pas faire de mal.

Le roman éponyme a assuré une célebrité posthume à son auteur Paul Féval, et tout le monde connait donc aujourd'hui le fond de l'intrigue : le chevalier de Lagardère, protégé du duc de Nevers, se trouve chargé malgré lui de l'éducation de sa fille Aurore suite à l'assassinat du duc par un vilain qui n'est autre que son cousin Gonzague. Mais Lagardère reviendra longtemps plus tard, sous les traits d'un bossu, se venger.

On a là tous les ingrédients d'un bon petit spectacle familial pas trop prise de tête : une intrigue somme toute très simple mais efficace, un budget apparemment bien dépensé, une maitrise technique certaine (De Broca, qui à la fin de sa vie ne faisait plus que dans le film grand public, a tout de même une belle carrière derrière lui), et surtout un casting assez irrésistble, Auteuil très charismatique, Marie Gillain fraiche comme il faut, Perez dans un rôle qui lui va comme un gant, et un Lucchini toujours excellent quand il faut ajouter une note de décalage.

En fait, De Broca a eu la bonne idée de ne pas trop se prendre la tête et de résolument viser du côté du film plaisant et non du grand film capable de renouveller le genre (qui réapparait périodiquement sur les écrans français avec plus ou moins de succès). Alors, bien sûr, je pourrais chicaner et dire qu'on est très loin du Cyrano de Rappeneau (dialogues assez plats, romance quand même assez nunuche et peu crédible, manque de mystères et de suspense), mais ce ne serait pas très honnête : ce bossu a simplement décidé de boxer dans une autre catégorie, et il s'en sort avec les honneurs.

Roupoil, 1 janvier 2008.



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