Lady vengeance,

film de Park Chan-Wook (2005)



Avis général : 6.5/10
Pourcentage gozu : 1%
:-) Des idées visuelles en pagaille. De façon générale, une inventivité extraordinaire.
:-( Le mélange drame/humour est curieux. Le réalisateur en fait mille fois trop.

C'est le retour en France de Park-Chan Wook, un an après une Old boy remarqué (à juste titre) par les amateurs de cinéma innovant et n'ayant pas peur du trop-plein, dans la mesure où le monsieur a apparemment pour règle de ne pas se fixer de limites. Son nouvel opus semble marcher sur les traces du précédent (encore une histoire de vengeance), mais quand on aime, on ne compte pas, et c'est donc avec un enthousiasme certain qu'on se retrouve devant l'écran, où il se passe toujours quelque chose avec Park Chan-Wook.

Après treize années passées en prison pour avoir séquestré et assassiné un garçon de cinq ans, une femme encore jeune et belle (ne comptez pas sur moi pour retenir les noms des personnages) prépare sa vengeance. Elle peut compter pour cela sur d'anciennes codétenues et une détermination à toute épreuve. Elle recherche également la trace de la petite fille qu'elle a du abandonner quelques mois après sa naissance.

De loin, ça ressemble beaucoup à ce que Park Chan-Wook nàous avait déjà proposé l'an dernier. De près, c'est tout de même assez différent. Certes, les scénarios se ressemblent, mais l'intrigue ici est tout de même moins biscornue que la précédente. Les éléments se mettent en place sans grosse surprise et la résolution de l'intrigue n'est pas au coeur du film (puisque cette fois-ci, l'héroïne sait déjà tout). Seul le mode de narration un peu complexe qui est adopté incite le spectateur à ne pas s'endormir sous peine d'être un peu largué.

Le film est plus recentré sur les sentiments, et n'hésite à en faire beaucoup pour accentuer le côté dramatique du scénario (qui n'en a pas franchement besoin). Et quand c'est Park Chan-Wook aux commandes, beaucoup, c'est vraiment beaucoup. Sûrement trop même, au point d'arriver à faire douter ses fans. Musique un peu grandiloquente, scènes un peu faciles entre l'héroïne et sa fille... Il essaie de compenser avec une touche d'humour nettement plus affirmée que dans Old boy, mais le mélange se fait assez mal. La recette est intéressante, mais le résultat pas très homogène.

Reste, et c'est déjà beaucoup, la verve visuelle toujours aussi étonnante du réalisateur. Des idées à foison (cet homme-là en aligne plus en un quart d'heure de film que beaucoup de réalisateurs pendant toute leur carrière), toujours intéressantes, souvent franchement fascinantes, c'est du cinéma comme on a trop peu l'habitude d'en voir et ça fait plaisir.

Du coup, on est content d'avoir vu ce nouveau film (grâce aussi à un épilogue réussi après un milieu de film un peu mou), curieusement moins achevé que le précédent de son auteur. Mais on lui pardonne (en partie) ses faiblesses, en espérant tout de même un prochain opus complètement maîtrisé (et avec un scénar qui soit un peu plus éloigné de ce qu'il nous a proposé pour l'instant, pendant qu'on y est). En tout cas, je serai à nouveau au rendez-vous.

Roupoil, 19 novembre 2005.



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