L.A. Confidential,

film de Curtis Hanson (1997)



Avis général : 7.5/10
:-) Impeccable est le mot qui décrit le mieux ce film. Belle reconstitution, acteurs excellents, scénario solide, pas grand chose à redire.
:-( Hanson laisse un peu le boulot se faire tout seul. Le rythme met un peu de temps à s'accélérer.

Si le Dahlia noir de De Palma n'avait pas fait une apparition récente sur les écrans, j'aurais peut-être encore passé un certain avant de voir ce qui est donc maintenant "l'autre" adaptation d'Ellroy. En même temps, la réputation du film d'Hanson n'a pas attendu qu'un autre polar vienne marcher sur les plates-bandes, et d'ailleurs De Palma ne sort pas vraiment vainqueur de la comparaison pour bon nombre de critiques. Comme j'avais personnellement bien aimé le Dahlia, je m'attelle à ce plongeon dans les bas-fonds de L.A. avec un soupçon de suspiscion.

C'est l'histoire non pas d'un mec, mais de trois, trois policiers qui ont chacun leur méthode, leur raison d'être là, leurs idéaux et (ça n'étonnera personne de la part d'Ellroy) leur part d'ombre. Il y a White, la brute au grand coeur, pour qui la fin justifie les moyens mais qui reste le plus incorruptible des trois ; Vincennes, qui prête plus attention à son image qu'à la moralité de ses magouilles avec le rédacteur en chef d'un torchon populo ; et Exley, l'intello arriviste qui est un peu trop sûr de représenter le droit chemin. Ces trois-là, que rien ne semblait devoir rapprocher, tournent autout d'une même affaire, une tuerie dans un club, qui va réléver bien des secrets enfouis.

Nous voilà donc plongés au coeur du Los Angeles de l'après-guerre, où la pègre tient le haut du pavé mais où la police est bien décidée à faire un peu de ménage. Plongés est bien le mot, la reconstitution est tellement nickel qu'on a aucune difficulté à se mettre dans le bain. C'est de toute façon la grande qualité du film : il a la force tranquille de ceux qui n'ont rien à se reprocher. L'image est superbe, le casting irréprochable (Guy Pearce, le moins connu des trois, n'est d'ailleurs pas le moins convaincant) et le scénario en béton armé. S'appuyant sur ces éléments (et pourquoi ne pas le faire), Hanson nous livre une réalisation tout aussi soignée et fluide. Mais alors, de quoi vais-je pouvoir me plaindre ?

Eh bien, puisqu'on ne va pas pouvoir s'empêcher de jouer au jeu des comparaisons, disons que là où Hanson a rendu une copie de bon élève bien soignée et lisible, De Palma, en bonne tête dure, laisse filtrer des éclairs de génie qui élèvent son film au-dessus de la simple some de ses qualités et de ses défauts. Cela ne m'empêche pas de penser que L.A. Confidential est globalement meilleur, mais il lui manque le côté brillant qui aurait pu le transformer en chef-d'oeuvre incontournable. La progression de l'intrigue est remarquablement huilée, mais il faut tout de même attendre presque la moitié du film pour que ça s'emballe vraiment, et pendant une heure, rien ne vient réellement nous scotcher à notre fauteuil (on est juste confortablement instalé dedans, sans la moindre envie d'en bouger, ce qui n'est déjà pas mal).

Pour ne pas avoir l'air de dénigrer un excellent film, précisons tout de même une dernière fois qu'il s'agit d'un must see pour tous les amateurs de polar, et même pour les autres. Après tout, on voit tant de réalisateurs (et pas des moindres) gâcher du bon matériel pour prendre le temps de savourer l'impeccable travail réalisé par Hanson dans ce film.

Roupoil, 1 janvier 2007.



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