La vie est belle,

film de Roberto Benigni (1997)



Avis général : 5.5/10
:-) Des personnages assez attachants. Le thème musical sympa.
:-( Le camp EST un décor d'opérette, ce qui laisse une curieuse ambiguité sur le sens du film. L'humour de Benigni est par ailleurs bien lourd par moments.

Cette nouvelle critique me pose un problème inédit dans ma classification : c'est la première fois que je me retrouve à critiquer deux films ayant le même titre français. Honneur aux anciens, Benigni trouvera donc sa place derrière Capra, même si son film est sûrement aujourd'hui le plus célèbre des deux. Cela n'empêche pas que cette vision sera la première pour moi...

Ce film ci, comme vous le savez sûrement, est une comédie sur les camps de la mort. Enfin du moins c'est pour ça qu'il est célèbre, car en fait une moitié du film se passe à la fin des années 30, où on suit les péripéties de l'inénarrable Guido dans sa tentative de conquête d'une belle jeune femme croisée au hasard de ses pérégrinations. Il finira par l'épouser et se retrouver avec le fils issu de cette union envoyé dans un camp nazi. Mais pas question pour Guido de se laisser abbattre, il use de toute son imagination pour persuader le gamin que le camp n'est que le décor d'une grand jeu permettant de gagner un tank !

La première moitié est de fait assez perturbante, puisqu'il s'agit d'une comédie tout ce qu'il y a plus classique, et même à la limite du désuet avec ses décors qui sentent bon le carton-pâte et son comique de situation qui fait souvent dans la facilité (le coup récurrent du chapeau, bon...), avec un Benigni qui truste l'image et la parole de façon presque saoulante par moments. Pourtant, on finit par se faire à cette atmophère surrannée et par trouver le personnage principal attachant malgré tout.

Et puis donc, changement de décor brutal après l'arrestation de la petite famille. Changement de ton également à prévoir ... ou pas en fait. Assez curieusement, le film continue dans la droite ligne de ce qui précédait. Le camp nazi ne reste qu'un décor différent, toujours aussi carton-pâte totalement déréalisé par le fait que les allemands sont complètement ridicules ou absents (quel est le sens du personnage du docteur Lessing ? Nier la réalité de ce qui se passe autour de lui ? Pour le moins curieux). Bref, l'enjeu dramatique est finalement très faible, et ce n'est pas la fin (plus ou moins forcée pour que le film reste un brin crédible) qui suffit à contrebalancer cela).

Le film me donne finalement la désagréable impression de ne pas assumer complètement sa position, et de se planquer tout le temps du côté de la comédie sans que l'horreur ne soit jamais visible (le mur de la scène quasi-finale est plus que révélateur !). Comédie qui par ailleurs n'est pas mauvaise mais également loin d'être exceptionnelle. Bref, pas un mauvais moment, mais une certaine frustration au vu de la réputation du film. Le côté historique le dessert plus qu'autre chose à mon goût.

Roupoil, 6 avril 2008.



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