La Science des rêves,

film de Michel Gondry (2006)



Avis général : 6/10
:-) C'est sympa. Les acteurs sont sympas, l'univers loufoque de Gondry aussi.
:-( C'est quand même un peu n'importe quoi. Et ça tient sur pas grand chose...

Après une remise dans le bain assez tranquille avec Michael Mann, retour à des choses vaguement plus fréquentables (si on en croit la critique intello, comme il se doit, qui n'est pas toujours au-dessus de tout soupçon) avec le dernier Gondry. Ledit Gondry qui est d'ailleurs passé d'un seul coup du statut de réalisateur fantaisiste à celui de grand auteur attendu au coin du tournant. Pour digérer tout ça, il est revenu tourner à Paris, mais pas vraiment en français. Enfin, c'est un peu compliqué. Normal, comme le disait la bande-annonce, "C'est un film de Michel Gondry".

Film dont le personnage principal est le jeune Stéphane, fraichement revenu de Mexico suite à la mort de son père, pour vivre dans l'appartement de sa mère et bosser chez un imprimeur. Boulot qui se révèle beaucoup moins intéressant que prévu, mais qui permet à Chabat de déverser un bon lot de blagues salaces. Pendant ce temps, Stéphane dragouille Stéphanie. Ou pas. Car il a un petit défaut, Stéphane, c'est quil est très rêveur, et qu'on ne sait jamais trop ce qu'il fait vraiment et ce qu'il imagine.

On s'en doute, Gondry a trouvé là un terrain très fertile pour ses expérimentations visuelles à tendance poétique. De ce point de vue, pas grand chose à redire, il a toujours des idées plein la tête, et les séquences les plus étranges sont aussi les plus intéressantes. Ce type a de toute façon un talent fou pour rendre sympathiques toutes ses initiatives. Deuxième bon point : le casting. Gael Garcia Bernal est très touchant dans le rôle de Stéphane, et tous les acteurs français jouent très bien le jeu des dialogues bi(voire tri)lingues qui parsèment le film.

Et pourtant, encore une fois (je n'avais déjà pas été aussi accroc que la moyenne à Eternal Sunshine of the spotless mind), je ne suis pas entièrement emballé. J'ai passé un bon moment, mais je n'ai pas l'impression d'avoir vu un grand film. La faute, principalement, à un scénario qui cache bien ses faiblesses mais ne les fait pas disparaitre. Si j'étais méchant, je dirais bien que l'absence de Charlie Kaufmann se fait sentir dans le fouillis ambiant. Certes, c'est un peu le principe, mais là ce n'est pas suffisamment maitrisé. Au bout d'un moment, on ne sait vraiment plus où on en est et on se contente de suivre les scènes les unes après les autres, sans trop savoir où on se dirige. Mais c'était peut-être la seule façon d'étoffer une intrigue finalement bien creuse : l'amourette est platounette, et le reste n'est que remplissage alternativement gras et délirant.

Quelque part, je me demande si Gondry n'est pas un peu une victime involontaire de son succès. Pas sûr du tout qu'il ait voulu faire plus que des films gentillets, ce qu'il réussit d'ailleurs tout à fait honorablement. Mais là, paf, on lui tombe dessus et on voit en lui un génial novateur (je sais bien que l'originalité est rare de nos jours sur les écrans, mais bon). Enfin, tant que tout le monde y trouve son compte, pourquoi se priver ?

Roupoil, 1 septembre 2006.



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