La Prisonnière du désert,

film de John Ford (1956)



Avis général : 5/10
:-) Les paysages sont beaux, l'histoire se laisse gentiment suivre.
:-( C'est très manichéen, pas hyper original et répétitif.

Dans la catégorie western, ce soir, je demande un classique de chez classique, avec les deux John, Ford à la réalisation et Wayne en flingueur bourru. Ce n'est pas le choix qui manque dans cette catégorie, mais ma culture est encore très trouée de ce point de vue. Allons donc pour une bonne rasade de Far West, d'indiens et de fusillades.

Au fin fond du Texas (même si ça a été tourne en pleine Monument Valley !), dans un petit village cerné par les indiens, vit (notamment) une charmante famille : les parents, les deux filles, et le grand frère qui est en fait un métis recueilli par l'oncle Ethan quand il était petit, oncle qui justement revient au foyer après la fin de la guerre (et aussi après avoir apparemment passé quelque temps dans des activités louches). À peine revenu, il voit son frère et sa belle-soeur se faire trucider lors d'un raid indien, et part à la recherche des deux filles avec le métis. Manifestement, il a une dent contre les indiens.

C'était quand même le bon temps, les années cinquante. Pour faire un soi-disant chef-d'oeuvre, il suffisait de prendre une histoire bateau, quelques acteurs qui connaissent leur boulot, et d'enjoliver ça à l'aide de beaux paysages en Technicolor ou assimilé et de musique sirupeuse omniprésente. Et hop, le tour est joué, tout le monde crie au génie, trop cool ! Ben non, pas tout le monde, en fait. Pas moi, du moins.

Bien sûr, je ne peux pas nier que le film soit techniquement assez inattaquable : oui, les paysages sont très beaux et bien filmés (ce n'est pas du Technicolor, d'ailleurs, mais les couleurs ont un cachet assez séduisant), et le rythme ne faiblit jamais même si la poursuite de nos deux héros finit par être un brin répétitive. Mais il n'y a tout de même pas tant que ça à se mettre sous la dent. La psychologie des personnages étant essentiellement réduite à zéro (le personnage d'Ethan est un salaud, soit, mais qu'est-ce que ça apporte au film ?) et les situations hyper classiques, on n'est que trop rarement surpris ou enthousiasmé par ce qu'on voit à l'écran.

Ni grand film ni navet, La Prisonnière du désert est juste un western très classique comme il s'en produisait à la pelle à l'époque. John Ford connaissait son métier, c'est certain, mais là, il ne fait qu'assurer le minimum syndical.

Roupoil, 21 juin 2009.



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