La Party,

film de Blake Edwards (1968)



Avis général : 7.5/10
:-) Peter Sellers au sommet de son art. Des gags hilrants condensés en une seule soirée, avec surtout un final extraordinaire.
:-( Comme souvent avec Blake Edwards, on ne rigole que par moments, et c'est un peu statique le reste du temps.

J'ai déjà dit du bien de ce film dans ces colonnes (critique de La Panthère rose, il ne me restait plus qu'à le revoir pour pouvoir confirmer. Assez curieusement, j'étais très enthousiaste avant de le voir car il m'avait laissé un bon souvenir, un peu moins pendant le film, et pourtant, une fois fini, j'avais à nouveau envie d'en dire beaucoup de bien...

L'intrigue est d'une simplicité bienvenue. L'acteur indien Hrundi V.Bakshi, incroyable gaffeur qui vient de ruiner le studio de cinéma qui l'avait engagé comme figurant en faisant sauter involontairement un décor, est invité par mégarde à un dîner chez directeur du studio. Tout le reste du film se concentre sur cette mémorable soirée, qui dure jusqu'au petit matin, et où les catastrophes vont aller croissant.

Pendant une bonne partie du film, les boulettes accumulées par Sellers (incroyablement crédible en indien, et dont la moindre apparition déclenche un sourire automatique chez le spectateur) sont assez bénignes. Il perd sa chaussure, trempe sa main dans le caviar, embête un peu tout le monde puis drague gentiment une française égarée. On sourit, on ne s'ennuie pas vraiment, mais on est simplement pour l'instant devant un petit film comique agréable, sans plus. Et puis ça va crescendo. Le dîner lui-même (un peu long) permet une accumulation de gags de plus en plus ridicule, jusqu'à un grotesque gâchis de dessert et des étranglements de sommelier à répétition.

Le meilleur est toutefois à venir, avec la soirée qui suit le repas. Les gags sont de plus en plus marrants (la scène de la salle de bain est assez tordante), et les dégâts provoqués par Bakshi/Sellers de plus en plus graves. Et tout cela culmine dans une dernier quart d'heure absolument inimaginable, avec l'arrivée de l'éléphant. On ne rigole même plus, on écarquille plutôt les yeux devant le délire total orchestré de main de maître par Blake Edwards. Et quand c'est fini, on reste sonné mais réjoui d'avoir assité à cet étonnant final, à mon sens unique dans l'histoire du cinéma.

Rien que pour cette fin, le film mérite sans doute son statut de film de culte et reste certainement le meilleur du duo Edwards/Sellers. On reste toutefois un peu déçu que le duo en question n'ait jamais fait un film qui soit constamment du niveau de ces dernières minutes, et qui aurait incontestablement marqué à jamais l'histoire du film comique. À défaut, on passera un bon moment à cette Party

Roupoil, 22 mai 2005.



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