La Panthère rose,

film de Blake Edwards (1963)



Avis général : 7/10
:-) Bien sûr, le génie de Peter Sellers et la musique de Mancini (le générique est absolument fabuleux) ; une deuxième moitié hilarante
:-( Ça met beaucoup de temps à se mettre en place ! Toute la première moitié est finalement assez ennuyeuse et de plus, on ne saisit pas tout de suite toutes les ficelles de l'intrigue.

Voici un classique que je n'avais encore jamais eu l'occasion de voir, et qui me tentait depuis un moment, dans la mesure où je suis assez fan du comique de Peter Sellers, même s'il n'est pas toujours exploité à sa juste mesure. Les autres classiques de Blake Edwards (La Party et une des suites de la Panthère rose (mais y a-t-il eu plusieurs suites, en fait ?)) m'avaient beaucoup fait rire, donc j'attendais beaucoup de ce film, et j'ai ... failli être déçu !

L'intrigue n'a rien de très complexe, mais la présentation qui en est faite au début du film n'aide pas franchement à bien la comprendre. Ce qu'on sait, c'est qu'un voleur nommé le Fantôme cherche à dérober à la princesse Dala la Panthère rose, le plus gros diamant au monde. Pour surveiller tout celà, l'inénarrable inspecteur Clouseau. mais on se rend compte assez rapidement que Sir Charles Lytton, caricature de vieux beau anglais, ne cherche pas qu'à draguer la belle Dala. D'autant plus qu'il se tape en cachette la femme de Clouseau. Mais voilà que son neveu débarque de nulle part, et s'intéresse aussi au diamant.

Pour nous raconter tout ça, on a droit à trois quarts d'haure de soirées entre aristos sur fond de sports d'hiver à Cortina d'Ampezzo. Et franchement, ben c'est assez peu intéressant, voire même gonflant à la longue. On est venu pour rigoler, et on se contente d'une pseudo-intrigue policière qui n'a rien d'original ni de palpitant. Les rares gags qui émaillent cette première partie ne font pas franchement rire, bref on s'ennuie.

Et puis tout à coup, tout commence à partir en délire. C'est même presque trop voyant, dans cette scène (beaucoup trop longue) où Claudia Cardinale se saoûle au champagne et où on se demande jusqu'où va aller. On est vite fixés : plus c'est gros, et mieux ça passe. Et finalement, c'est tant mieux ! Car à partir de ce moment, le film s'oriente très franchement vers le burlesque assumé, avec même des relents de comédie de boulevard dans la scène dans la chambre avec les va-et-vient absurdes de Lytton oncle et neveu. Le comique reprend le devant de la scène, et là on se met réellement à rigoler. Comme souvent ches Blake Edwards, tout celà va aller crescendo jusqu'à une scène finale de bal costumé absolument hilarante, avec un Sellers déguisé en chevalier en armure et flegmatiquement déchaîné comme jamais. La course-poursuite qui conclut la soirée est déliceusement absurde...

Finalement, difficile de donner un avis tranché sur ce film. Le 7/10 que je lui accorde n'est que le résultat d'un compromis forcément peu satisfaisant : autant la pesante première partie ne mérite pas plus de 5/10, autant le reste est au niveau des meilleurs films du duo Edwards-Sellers et vaudrait du coup une note proche du maximum. Pour conclure, je dirais que si vous n'avez jamais vu Sellers en action (et vous avez tort !), mieux vaut tenter La Party, mais que cette Panthère rose un peu surévaluée vous fera passer de très bons moments vers la fin ... et au générique du début, qui est tout de même un très grand moment (et la musique reste dans la tête très longtemps).

Roupoil, 4 octobre 2004.



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