La Leçon de piano,

film de Jane Campion (1993)



Avis général : 6/10
:-) Une dose d'originalité, des bons acteurs, et des images assez sympa.
:-( C'est bien froid au vu du sujet.

Petit pause statistiques au moment d'entamer cette nouvelle critique : elle fait suite à une série de 340 autres petits pavés indigestes pondus au cours de presque quatre ans de bons et loyaux services (je tiens presque la moyenne des 100 nouveaux films par an), et parmi ceux-ci, le film auquel je m'intéresse aujourd'hui partage un point commun avec seulement quatre et demi d'entre eux (et un demi de plus si on accepte Persépolis dans le lot), celui d'avoir été réalisé par une femme. Eh ben c'est pas demain la veille qu'on aura la parité derrière la caméra au cinéma...

Le film suit le parcours d'Ada, jeune mère qui se voit mariée par son père à un homme qu'elle n'a jamais vu, et part le rejoindre en Nouvelle-Zélande. Ada a une particularité ; elle est muette depuis son enfance, et passe des heures entières devant son piano. C'est donc le drame quand, le jour du débarquement, ledit piano reste sur la plage. Heureusement pour Ada, un voisin un peu rustre finit par le ramener chez lui, mais ne le rendra qu'au prix de quelques faveurs de la part d'Ada.

Un sujet pas très éloigné d'un certain Lady Chatterley, l'un des quatre films et demi dont je parlais au-dessus. Montée du désir entre deux êtres que tout oppose, tout ça. Enfin, quoique, car à regarder le film, on se demande si Jane Campion a vraiment envie de nous faire partager les sentiments de ses personnages, dont les réactions et évolution au cours du film sont parfois déroutantes (pourquoi au fond Ada a-t-elle fini par craquer pour Baines ?). Le film laisse du coup une assez curieuse impression de froideur peu adaptée au sujet traité.

Il faut dire aussi que la réalisation est du genre calme et posée. Si ça manque un peu de vigueur à mes yeux, on ne peut pas nier que ça convient très bien à bon nombre de scènes lorgnant plutôt du côté du contemplatif. En bon romantique incorrigible, j'ai aimé notamment les images du piano sur la plage, je l'avoue. À propos de piano, mieux vaut aimer l'instrument et surtout les tartines de Nyman, car on y a droit quasiment en continu. Moi ça va je supporte.

J'ai un peu l'impression en fait que le fond ne colle pas vraiment à la forme (ou le contraire, vous m'avez compris). En soi le scénario n'est pas inintéressant (ça a le mérite d'être assez original), et les images sont très belles. Mais il manque quelque chose à l'ensemble pour être plus qu'un film agréable à regarder.

Roupoil, 4 février 2008.



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