Pixar, dixième ! Déjà une quinzaine d'années maintenant
que le célèbre studio d'animation trimbale ses personnages, bêbêtes et
autres robots sur nos grands écrans, et pour fêter ce diixième
long-métrage, rien moins qu'un film tout en 3D et une projection en
oucerture du festival de Cannes, s'il vous plait. N'ayant pas vraiment
l'occasion d'assister au festival, et pas encore envie d'expérimenter la
3D au cinéma (mais un jour quand même j'essaierai), je me contenterai en
guise de bonne nouvelle de saluer le retour de Pete Docter à la tête
d'un projet Pixar, sept ans après la réalisation de l'excellentissime
Monstres et compagnie.
Pour cette fois-ci, point de monstres en guise de personnages
principaux, mais un vieux grincheux et un boy scout qui partent vers
l'Amérique du Sud à bord d'une maison volante. Une grande aventure les
attend, où ils croiseront un drôle d'oiseau, des toutous parlants et un
vieil explorateur. Je n'ai pas tellement envie d'en dire plus, sous
peine de gâcher une partie du plaisir.
Car c'est, une fois de plus, un immense plaisir que de passer quelques
dizaines de minutes devant le dernier-né de Pixar. Mais alors, qu'est-ce
qui fait que leurs films sont toujours convaincants ? Et, peut-être
encore plus curieux, qu'est-ce qui fait que certains s'émerveilleront
plus devant un Wall-E (à mon goût bon mais pas parmi les plus
grandes réussites du studio) que devant Là-haut, alors que
d'autres bondiront de joie devant ce dernier ? Allez savoir, sûrement
que chacun a sa propre sensibilité qui rentre mieux en résonnance avec
celles de certaines équipes Pixar que d'autres.
En ce qui me concerne, je reste définitivement fidèle à Docter. En dix
minutes de film, consacrées à retracer sans une parole la vie de Carl,
il nous met une baffe énorme. On tient sûrement là no plus ni moins que
la plus belle séquence de toute la production Pixar à ce jour. Bien sûr,
cela donne de l'eau au moulin de ceux qui trouvent que le reste du film
n'est pas à la hauteur de ce fantastique départ. Ce n'est pas totalement
faux, dans la mesure où toute la partie en Amérique du Sud manque un peu
d'originalité et aurait mérité un méchant un peu plus intéressant.
Mais restons honnêtes, malgré ces défauts mineurs, tout l'ensemble du
film reste d'excellente facture, réussissant un dosage parfaitement
équilibré d'émotion, d'action (séquences impressionnantes sur la fin) et
d'humour, notamment grâce aux impayables toutous, l'hilarant Dug en
tête. Techniquement, c'est comme d'habitude un plaisir, et si la morale
de l'histoire est un peu guimauve, c'est le cas depuis les débuts de
Pixar et je ne m'en plains personnellement pas. Au contraire, je place
cette dernière production tout près de leurs plus belles réussites, et
je reviendrai avec grand plaisir pour le prochain épisode.
Roupoil, 17 août 2009.