On tient bien le rythme, là, après Jean-Marie Poiré,
auteur du deuxième plus gros succès français de l'histoire, on passe
carrément au maitre d'entre tous, Gérard Oury et sa célèbre comédie sur la
deuxième guerre (qui, de fait, passe pour un bon moment de rigolade tout
au long du film, avec des français tous résistants, des allemands bien
cons et des anglais, euh, très anglais). A croire que seules les comédies
un brin faciles trouvent les faveurs de notre cher public hexagonal. Bref,
après une dizaine de visions dans ma tendre enfance, retour, dix ans
après, sur ce classique des soirées d'hiver à la télé.
Tout le monde ou presque doit connaitre les grandes lignes du scénario :
pendant l'Occupation, un groupe d'aviateurs anglais un poil boulets est
contraint de se parachuter juste au-dessus de Paris. L'un aboutit sur
l'estrade d'Augustin, gentil peintre en bâtiment ; le deuxième au zoo de
Vincennes ; et le dernier sur le toit de l'Opéra où Stanislas Lefort est
en train de tenter de répéter du Berlioz. Naturellement, ils vont tous
repartir ensemble pour tenter de rejoindre la zone libre. Et vous savez
quoi ? Il y aura plein de péripéties inattendues, mais à la fin, ils vont
y arriver !
Ben oui, parce qu'on est quand même dans une gentille comédie familiale.
Faut bien l'admettre, autant à dix ans on avale tout sans broncher, autant
une fois adulte c'est un peu plus difficile. Le film n'est pas méchant,
mais quand même, c'est bien gros tout ça. No héros se sortent des
situations les plus délicates par les moyens les plus ridicules, le tout
avec le sourire. On se demande parfois si on ne rigole pas plus du côté
nanresque de la chose que des intentions des auteurs.
M'enfin, ceci dit, admettons que dans sa catégorie, ce film ne s'en sort
pas mal. Il dispose d'atouts simples mais indéniables : un duo d'acteurs
pas nés de la dernière pluie (et De Funès n'en fait même pas des tonnes),
et un sens du rythme certain. Alors bon, pourquoi pas, au fond, se faire
un petit plaisir coupable ? Mais pas trop souvent quand même, hein, c'est
pas hyper digeste...
Roupoil, 6 mars 2007.