La mode des suites de films à succès ne date pas d'hier,
puisque déjà au début des années 30 le classique de James Whale a eu droit
à un second épisode. Notons d'ailleurs l'habileté des scénaristes pour
ressusciter le monstre pourtant mal en point à la fin du premier
Frankenstein, et pour broder sur les mêmes thèmes tout en innovant.
Définitivement, ils savaient déjà tout faire à l'époque.
Donc, le monstre n'est pas plus mort que Frankenstein lui-même, et
continue à se balader dans la nature tout en semant la terreur plus ou
moins involontairement. Quand à notre scientifique préféré, il reçoit la
visite de son ancien copain le docteur Pretorius, qui essaie de le
convaincre de se remettre au boulot pour créer une fiancée à ce bon vieux
monstre. Comme Frankenstein n'est pas très chaud, Pretorius va recourir à
tous les moyens.
Amélioration dans la continuité, c'est vraiment l'esprit de ce second
volet. Sur le fond, il reprend à peu près tous les éléments du premier
épisode, mais améliore tout et ajoute plein de bonifications : plus
d'humour (le personnage de la vieille folle), plus d'émotion (la séquence
avec le vieil aveugle est beaucoup plus développée et convaincante que le
court passage avec la petite fille du premier film), des personnages plus
variés et mieux caractérisés (Pretorius est assez surprenant), plus
d'effets visuels intéressants (toute la séquence avec les petits
bonshommes de Pretorius, encore des tentatives d'humour innovantes
d'ailleurs), plus de rythme, plus de variété dans les situations, et pour
couronner le tout une musique d'accompagnement qui faisait cruellement
défaut auparavant.
Bref, y a pas à dire, tout est mieux dans cette suite (ça, pour le coup,
on pourrait en prendre de la graine de nos jours, car c'est bien rarement
le cas), et c'est certaiment ce film, plus que son ancêtre, qui mérite le
statut de grand classique du genre. Un papy qui porte vraiment bien son
âge et souffre la comparaison avec bon nombre de ses successeurs.
Roupoil, 8 juillet 2008.