La Dernière maison sur la gauche,

film de Dennis Iliadis (2009)



Avis général : 4/10
:-) Plutôt soigné au niveau de l'image. Un fond de scénario qui ne manque pas d'intérêt.
:-( Acteurs nuls, rythme foireux, invraisemblances par paquets, le lot du film d'horreur médiocre.

Encore un bon trou depuis ma dernière critique ciné, il n'y a pas à dire, je suis moins assidu cette année que les précédentes (et ça risque de pas s'émaliorer à l'avenir). Il faut dire que j'ai pas mal hésité ces derniers temps aller voir deux ou trois films qui ne me tentaient que modéremment, pour finalement porter mon choix sur un bon petit film d'horreur comme on les aime ... ou pas. Le remake de classiques du genre est à la mode, mais ma dernière expérience avec la refonte de La Colline a des yeux par Alexandre Aja m'avait juste bien fait rire tellement c'était pas bon. Encore du Craven à l'origine ici, voyons si c'est un peu plus sérieux.

Les Collingwood ont une jolie maison à la campagne, un peu paumée pas loin d'un lac. Ils ont aussi une jolie fille de 17 ans qui les aime bien mais qui les largue à la première occasion venue pour aller se balader un peu avec une de ses amies. Elles croisent un jeune homme qui leur file du bon shit, mais qui est malheureusement le fils d'un malfrat plus que violent qui traine dans le coin avec ses acolytes. Comme il ne tient pas à être dénoncé aux autorités du coin, il emmène les filles avec lui.

Evidemment, la petite balade dans le bois ne va pas très très bien tourner. Un peu comme pour le remake de La Colline a des yeux précédemment cité, le film affiche assez rapidement ses atouts : musique sympa, et surtout belles images et cadrages soignés, qui laissent supposer que le réalisateur choisi devrait être capable d'instaurer une atmosphère intéressante, et ce d'autant plus qu'il a entre les mains un scénario loin d'être inintéressant (faut-il rappeler qu'il y a du Bergman comme inspiration à l'origine ?).

Et puis, malheureusement, les espoirs seront vite déçus car le film, s'il reste tout à fait regardable (ce n'est PAS un gros nanar, c'est déjà pas si mal), est plombé par trop de défauts commun à une extrême majorité des films de genre. Primo, le scénario intéressant est plombé par des dialogues pourris et surtout des personnages totalement grotesques à la base mais que les acteurs abyssalement mauvais réussissent encore à rabaisser. Le seul qui surnage vaguement, c'est le père mèdecin. Du côté des vilains, c'est le naufrage total, avec en pompom absolu la nana du méchant, ridicule à souhait (on a bien compris que l'actrice avait été engagée avec pour seul critère la photogénie de ses nichons).

Ajoutez à cela un lot règlementaire et néanmoins usant de retournement de situation et autres invraisemblances totales accessoirement mal mises en scène (les tentatives d'évasion des filles ne sont pas loin de faire pencher le film vers le risible), et vous comprendrez que, tout simplement, on ne croit pas à grand chose. Du coup, il y a beau y avoir des scènes objectivement assez crades (le viol notamment), on n'est pas spécialement secoués, ce qui était quand même le but premier de l'affaire.

Qui plus est, notre ami Iliadis gère le rythme du récit de façon assez curieuse par moments. La première partie n'en finit pas de trainer, avec trop souvent des plans ou répliques qui ne servent à rien, alors que la deuxième partie dans la maison, beaucoup plus inspirée, est assez réduite en temps. Du coup, au moment où on commençait à se dire que le film était peut-être sauvable malgré tout, il s'achève... Pas une grande réussite, tout ça, et surtout un beau potentiel fort bien gâché une fois de plus.

Roupoil, 1O mai 2009.



Retour à ma page cinema