Encore un bon trou depuis ma dernière critique ciné, il
n'y a pas à dire, je suis moins assidu cette année que les précédentes (et
ça risque de pas s'émaliorer à l'avenir). Il faut dire que j'ai pas mal
hésité ces derniers temps aller voir deux ou trois films qui ne me
tentaient que modéremment, pour finalement porter mon choix sur un bon
petit film d'horreur comme on les aime ... ou pas. Le remake de classiques
du genre est à la mode, mais ma dernière expérience avec la refonte de
La Colline a des yeux par Alexandre Aja m'avait juste bien fait
rire tellement c'était pas bon. Encore du Craven à l'origine ici, voyons
si c'est un peu plus sérieux.
Les Collingwood ont une jolie maison à la campagne, un peu paumée pas loin
d'un lac. Ils ont aussi une jolie fille de 17 ans qui les aime bien mais
qui les largue à la première occasion venue pour aller se balader un peu
avec une de ses amies. Elles croisent un jeune homme qui leur file du bon
shit, mais qui est malheureusement le fils d'un malfrat plus que violent
qui traine dans le coin avec ses acolytes. Comme il ne tient pas à être
dénoncé aux autorités du coin, il emmène les filles avec lui.
Evidemment, la petite balade dans le bois ne va pas très très bien
tourner. Un peu comme pour le remake de La Colline a des yeux
précédemment cité, le film affiche assez rapidement ses atouts : musique
sympa, et surtout belles images et cadrages soignés, qui laissent supposer
que le réalisateur choisi devrait être capable d'instaurer une atmosphère
intéressante, et ce d'autant plus qu'il a entre les mains un scénario loin
d'être inintéressant (faut-il rappeler qu'il y a du Bergman comme
inspiration à l'origine ?).
Et puis, malheureusement, les espoirs seront vite déçus car le film, s'il
reste tout à fait regardable (ce n'est PAS un gros nanar, c'est déjà pas
si mal), est plombé par trop de défauts commun à une extrême majorité des
films de genre. Primo, le scénario intéressant est plombé par des
dialogues pourris et surtout des personnages totalement grotesques à la
base mais que les acteurs abyssalement mauvais réussissent encore à
rabaisser. Le seul qui surnage vaguement, c'est le père mèdecin. Du côté
des vilains, c'est le naufrage total, avec en pompom absolu la nana du
méchant, ridicule à souhait (on a bien compris que l'actrice avait été
engagée avec pour seul critère la photogénie de ses nichons).
Ajoutez à cela un lot règlementaire et néanmoins usant de retournement de
situation et autres invraisemblances totales accessoirement mal mises en
scène (les tentatives d'évasion des filles ne sont pas loin de faire
pencher le film vers le risible), et vous comprendrez que, tout
simplement, on ne croit pas à grand chose. Du coup, il y a beau y avoir
des scènes objectivement assez crades (le viol notamment), on n'est pas
spécialement secoués, ce qui était quand même le but premier de l'affaire.
Qui plus est, notre ami Iliadis gère le rythme du récit de façon assez
curieuse par moments. La première partie n'en finit pas de trainer, avec
trop souvent des plans ou répliques qui ne servent à rien, alors que la
deuxième partie dans la maison, beaucoup plus inspirée, est assez réduite
en temps. Du coup, au moment où on commençait à se dire que le film était
peut-être sauvable malgré tout, il s'achève... Pas une grande réussite,
tout ça, et surtout un beau potentiel fort bien gâché une fois de plus.
Roupoil, 1O mai 2009.