C'est assez curieux de se retrouver devant un film qu'on
connait déjà à moitié par coeur, sans pour autant l'avoir déjà vu
auparavant, mais c'est et bien ce qui m'est arrivé hier, avec cette
première vision du "film de Les Nuls", dont un certain nombre de répliques
m'étaient déjà bien connues, mais que je n'avais jamais eu l'occasion de
voir déclamées par leurs interprètes originels.
Odile Deray, attachée de presse très attachante, assure la promotion de
"Red is dead", film d'horreur le plus épouvantable de l'histoire du
cinéma. La miraculeuse apparition d'un tueur en série s'inspirant du film
lui assure la célébrité à Cannes, où elle se rend accompagnée de Simon
Jérémy, acteur principal du film qui gerbe dès qu'il est content, et de
Serge Karamazov (rien à voir avec les frères), chargé de la protection.
Bon, évidemment, on est prévenus, ça va être de l'humour Nul. Le scénario
est donc un vaste foutage de gueule parodique prétexte à caser le plus
grand nombre de gags (de préférence débiles) possibles. Soyons clairs, je
n'ai rien contre l'humour Nul, bien au contraire. D'ailleurs, les
répliques cultes du film sont effectivement excellentes, et ne sont pas
passées à la postérité par hasard. Mais malgré tout, je ne peux pas
cautionner le non'film que constitue La Cité de la peur. Que le
scénario soit indigent, je veux bien l'admettre, ça fait partie du délire.
Mais le problème, c'est qu'on a du coup aucune unité de l'ensemble, qui se
résume à une avalanche de gags potaches, qui plus est assez mal mis en
scène. D'une part un certain nombre de gags, pourtant pas idiots a
priori, tombent complètement à plat (voire passent inaperçus), mais pire,
même les bons gags, ceux dont on entend parler tous les trois jours
tellement ils ont marqué une génération de spectateurs, passent très
moyennement à l'écran. Par exemple, le "Chéri, ça va couper" m'a paru
nettement plus drôle quand mes copains me l'ont raconté à la sortie du
film qu'à l'écran hier soir, c'est tout de même bien dommage.
Heureusement, quelques acteurs inspirés et deux ou trois séquences
complètement absurdes et décalées comme Les Nuls savaient si bien les
faire sauvent le lot, mais globalement, on s'ennuie plus qu'autre chose,
entre deux gags réussis qui ramènent le sourire, hélas trop espacés pour
qu'on puisse vraiment passer un bon moment.
Je ne sais pas comment j'aurais apprécié le film si je l'avais vu sans en
connaître les trois quarts, mais en l'état actuel des choses, je ne peux
que donner le conseil suivant : si vous ne le connaissez pas, ne le
regardez surtout pas, faites-le plutôt raconter par vos potes lors d'une
soirée un peu arrosée, vous rigolerez beaucoup plus...
Roupoil, 26 février 2005.