À la croisée des mondes : la Boussole d'or,

film de Chris Weitz (2007)



Avis général : 2.5/10
:-) Y a du fric à l'écran. et puis bon, les ours polaires, ça tue des ours. Euh, enfin, vous m'avez compris quoi.
:-( Les acteurs sont mauvais, et surtout il ya un effarant problème de rythme et de narration.

C'est la fin de l'année, et comme le veut désormais la tradition, le moment de sortir une adaptation de grosse saga fantasy pour attirer les familles au cinéma. Merci à Peter Jackson. Après son Seigneur des anneaux (vous attendrez que je le revoie avant d'avoir une critique, donc sûrement un petit moment), un Eragon pas si mal et un Narnia honnête (dont on attend la suite), voici le tour d'un bouquin que je ne connaissais même pas de nom (j'avoue), mais qui de loin a l'air de receler tous les ingrédients classiques du genre.

Dans un monde parallèle vit la jeune Lyra et son daemon Pan (les daemons sont des animaux enfermant l'âme des êtres humains, et qui les suivent donc à la trace). Suite aux activités assez floues de son oncle Lord Asriel, elle se trouve rapidement embarquée dans une folle aventure, où elle croisera des gitans, des sorcières et des ours, tout en sachant tout grâce à sa boussole d'or magique qui maitrise la poussière.

Bon, ben la petite chieuse, là, elle sait tout, mais le spectateur, par contre, il est dans la panade totale. Le bouquin était touffu ? Ah ben même un pru trop apparemment, car le fond a été complètement sabré, rendant les enjeux complètement incompréhensibles. Qu'est-ce que cette mystérieuse Poussière et en quoi les expériences d'Asriel mettent-elles en danger l'autorité du Magisterium (dont les activités sont on ne peut plus floues) ? On en saura rien. Pourquoi Lyra est-elle l'élue (un concept un peu usé par ailleurs) ? Aucune explication non plus.

Encore (nettement) pire, l'action à l'écran est affectée de la même absence totale de logique, de cohérence, de rythme et d'âme que la narration globale. Certains moments-clés tombent comme un cheveu sur la soupe (mais pourquoi diable le doyen remet-il la boussole à Lyra ? Un mystère de plus), le suspens est complètement absent, les personnages secondaires (et même les principaux, comme Coulter) débarquent sans crier gare, avec en guise de profondeur psychologique un discours bateau qui constituera la plupart du temps leurs seules paroles de tout le film, et les péripéties s'enchainent laborieusement, faute à un montage haché et complètement insipide.

Pour couronner le tout, les acteurs sont franchement mauvais, à commencer par Nicole Kidman (bien difficile de faire exister un tant soi peu un tel rôle, en même temps) et la gamine qui surjoue en permanence. Le seul qui s'en sorte, c'est l'ours polaire. D'ailleurs, la scène la plus sympa est certainement la baston entre les deux ours, qui au moins dégage un petit quelque chose niveau visuel. Allez, soyons bon prince, c'est pas trop moche, surtout si on aime la neige. Mais pour le reste, c'est une catastrophe intégrale, assez hallucinante vu le budget consacré à la chose. Le pire c'est qu'en allant le voir, j'ai sûrement contribué à ce que la suite sorte un jour sur nos écrans.

Roupoil, 7 janvier 2008.



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