L'exorciste,

film de William Friedkin (1973)



Avis général : 7.5/10
:-) Une très belle réalisation, et une montée progressive de la violence assez réussie.
:-( Ca met du temps à se mettre en route. Quelques effets pas indispensables.

Il est des films qui ont marqué l'histoire du cinéma comme des jalons. Il y a eu un avant et un après l'Exorciste, et même si nous sommes trop jeunes pour avoir vécu en direct ce passage, il s'agit sûrement d'un film à voir une fois dans sa vie. Je profite donc du début des vacances (ouais !) et de l'absence de ma chérie (ben oui, les films d'horreur c'est pas son truc) pour tenter l'expérience.

Le film débute assez curieusement en Irak, sur un chantier de fouilles où un vieux prêtre archéologue met au jour une statuette de démon. Mais on est rapidement ramenés à Washington, où on suit en parallèle les doutes du père Karras, prêtre psychologue rongé par son boulot et la mort de sa mère, et les soucis d'une actrice célèbre dont la fille a un comportement de plus en plus étrange. Les médecins vont finir par s'avouer impuissants face à son cas et ses crises de violence de plus en plus aigues.

Ce qui frappe le plus dès le début du film, c'est qu'il ne s'agit finalement pas d'un film d'horreur au sens où on l'entend classiquement (du moins aujourd'hui). Ce n'est pas un film de genre où les situations présentées ne sont que prétexte à effrayer, mais bien un film sérieux et réaliste dont le fantastique n'est qu'un élément, certes prépondérant. Ca fait plaisir de voir un film d'horreur avec un tel soin dans la réalisation, des plans travaillés, bref un beau film quoi.

D'ailleurs, plus que de terrifier (rien de bien effrayant pour un spectateur d'aujourd'hui), le film opresse. Certes, on a droit à quelques scènes spectaculaires, mais c'est surtout le montée en puissance de l'angoisse qui est très intéressante. Bon, il faut bien l'admettre, c'est bien lent au début. Pas mal de scènes censées mettre en place les éléments semblent dispensables, mais une fois les troubles de Megan apparents (première visite à l'hôpital), on ne décroche plus. On a vanté à juste titre le côté documentaire du film, la scène de ponction à l'hôpital est peut-être la plus stressante de tout le film...

Quand aux scènes de violence proprement dites, avec leurs flots d'injures qui ont pu faire rire certains, je ne pense pas qu'elles aient perdu en force. Simplement, le film est fortement basé sur la religion, et notre rapport à ce genre de choses a beaucoup évolué. S'il y a exagération, c'est plutôt au niveau des effets un peu trop voyants (les quelques apparitions furtives, bof), mais cela tient globalement fort bien la route.

Réputation méritée donc pour un film très maitrisé. Pas loin du Shining de Kubrick dans un genre finalement assez proche.

Roupoil, 23 février 2008.



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