À quelques jours de la sortie du nouveau film d'animation
de Tim Burton, il était grand temps pour moi de me faire une petite séance
de rattrapage avec le précédent, qui n'est d'ailleurs pas de Tim Burton,
mais je me permets de faire l'amalgame comme presque tout le monde. Oeuvre
mythique pour un certain nombre de personnes, et notamment (surprise !)
pour les fans du grand Tim, c'est forcément avec une grande attente et une
petite peur de la déception que je m'installe devant mon (trop) petit
écran.
Dans la bonne petite ville de Halloween, c'est comme chaque année la
grande fête pour célebrer Halloween (normal). Ils sont tous là, les
vampires, les squelettes, les monstres divers et variés, et bien sûr Mr
Jack, grand organisateur du show et roi des citrouilles. Mais une foi la
fête finie, Jack déprime un peu, car sa vie est au fond bien monotone.
Sally, créature inventée par un drôle de Frankenstein en fauteuil roulant,
ne serait pas contre le consoler un peu. Mais Jack va trouver tout seul de
quoi se remettre en forme en tombant par hasard sur la ville de Noël, où
tout le monde est joyeux.
Soyons honnêtes, pendant vingt bonnes minutes, on croit effectivement
avoir trouvé la perle rare de l'animation, le chef-d'oeuvre annoncé par
certains. Décors superbes, chansons géniales (la chanson d'ouverture
reste en t6ete un sacré bout de temps après l'écoute), personnages
attachants (le petit chien fantôme de Jack est vraiment excellent), et
une ambiance inimitable, on savoure le génie de Selick, Burton et Elfman.
Et puis, l'histoire se déroule tranquillement, on suit les péripéties de
Jack en train de préparer son étrange Noël avec une certaine curiosité,
mais il faut bien admettre que l'entrain initial s'émousse un peu. Certes,
l'animation est toujours aussi réussie, mais une fois qu'on s'y est fait,
on y fait moins attention (pour ce point, peut-être le fait de voir le
film dix ans après sa sortie, alors que le domaine de l'animation a
littéralement explosé entre temps est-il un inconvénient), mais le
scénario est tout de même un petit peu facile. On a l'impression que
Burton s'est contenté d'écrire un conte dans un univers macabre, mais en
gardant au fond l'esprit Disney. C'est à mon sens dommage, plus de
persévérance dans le mauvais esprit eut sûrement été préférable (la scène
de distribution des jouets, par exemple, redonne un peu de tonus au film).
Du coup, on se retrouve juste devant un très bon film d'animation, avec
tout de même un énorme bonus par rapport aux autres productions du genre :
la musique éblouissante de Danny Elfman au sommet de sa forme, ce qui
n'est pas peu dire au vu de sa filmographie. Rien que pour elle, le film
mérite une citation à mon panthéon personnel.
Roupoil, 21 octobre 2005.