L'empreinte de la mort,

film de Philippe Martinez (2003)



Avis général : 1/10
Côte nanar : Ah, oui !
:-) Le réalisateur ne recule pas devant la violence. Comme nanar, c'est assez bon, mais comme film, rien à en tirer.
:-( Une réalisation minable, des dialogues affreusement servis mauvais servis par des acteurs en-dessous de tout. Bon, c'est nul, quoi.

Ça faisait un certain temps que j'étais pas allé voir une vraie bonne daube au cinéma, mais voilà le retour du grand Jean-Claude Van Damme, plus remarqué ses derniers temps pour ses interviews poilantes (ah, il est "aware", le Jean-Claude), au grand écran. Retour assez discret d'ailleurs, très peu de salles passent le film, maisd heureusement, on peut difficilement rater l'affiche avec Van Damme tirant une gueule phénoménale dessus. Allez, on va bien se marrer.

Ça se passe aux States. Un bateau plein d'asiatiques arrive au port de Los Angeles. La femme de Van Damme trouve une gamine mignonne dans le tas et la ramène à la maison. Grosse erreur, il s'agit de la fille cachée d'un gros méchant bonnet de la drogue, d'ailleurs tous les autres passagers du bateau ont de la poudre blanche plein les intestins. L'intermédiaire du gros méchant n'est par ailleurs rien moins que le boss de madame Van Damme. Bref, du coup, au bout de dix minutes, la madame en question se fait déchirer la gorge artistiquement par le gros méchant. Après avoir chialé cinq minutes lors d'une scène pétrifiante d'émotion, Jean-Claude commence à tirer la gueule et part en chasse.

Bon, n'y allons pas par quatre chemins, l'analyse de cette oeuvre d'un point de vue purement cinématographique demanderait l'utilisatoion d'un trop grand nombre de synonymes du mot "nul", donc on va faire vite : le réaliste croit manifestement faire un vrai film, du coup il fait des plans grotesque sur les pieds des gens ou sur des ombres sur un rideau (quand Jean-Claude annonce à son fils qu'il va devoir partir, une scène absolument hilarante) et se croit obligé de faire trembler la caméra sans raison de temps à autre. C'est parfaitement pathétique, mais tant mieux, au moins on se marre bien. Rien pour rattraper ça au niveau des acteurs, Van Damme étant aussi mauvais que d'habitude (il fait presque peur à voir quand il essaie de pleurer, le pauvre, heureusement qu'un yakusa débarque par la fenêtre juste à ce moment-là), et les dialogues effarants (mais j'y reviendrai). Seules les scènes d'action, platement efficaces par moments, peuvent éventuellement rattraper le lot, la scène de torture à la perceuse pourra amuser les fans du genre. Mais bon, globalement, c'est à peu près le niveau zéro du cinéma (le film ne doit son 1/10 qu'à la présence dans l'histoire du septième art de références comme Y a-t-il un flic pour sauver l'humanité ?), on a tout déjà vu en cent fois mieux ailleurs.

Pour apprécier ce film, il faut donc clairement le voir autrement, et se mettre dans la peau du spectateur amateur de nanars (ça tombe bien, c'est dans cet esprit qu'on était venus). Et là, tout de suite, le film dévoile un potentiel insoupçonné. Le jeu des acteurs devient sujet de franches rigolades, tout comme la réalisation, et surtout on a droit à des répliques cultes à la pelle. Le personnage de Raymond restera de ce point de vue dans les mémoires pour les phrases lancées par Max, entre autres "Raymond, va chercher les armes" et l'énorme "Raymond, fais le ménage" à la fin du piercing du méchant. Van Damme annonçant à son dernier pote survivant "Toi, t'es mon frère" mérite aussi citation. D'ailleurs, à propos dudit dernier survivant, qui ne le reste pas, la scène où il se fait taillader de partout sur le bateau est à mourir de rire (c'était bien la peine qu'il se bouge puisqu'il ne sert à rien, finalement ; mais bon, le scénario n'est pas à ce genre de détails près, notons d'ailleurs la subtilité de Jean-Claude qui explose la cervelle d'un premier vilain sans lui poser de question et se demande ensuite "Maintenant, comment on fait pour trouver le méchant ?"). Bien sûr, il y a des temps morts quand le film n'est pas ssez ridicule pour pouvoir en rire, mais il tient un certain rythme de ce poitn de vue.

En résumé, si vous voulez voir un vrai film, enfuyez-vous en courant, mais si vous êtes un amateur de bons nanars qui vous laissent de grands souvenirs des années après à la simple allusion à une réplique culte, vous pouvez aller retrouver un Van Damme fidèle à lui-même. N'oubliez pas les bonbecs pour passer une soirée encore plus sympa.

Roupoil, 29 janvier 2005.



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