L'école pour tous,

film d'Eric Rochant (2006)



Avis général : 4/10
Côte nanar : Oui mais non (ouais, je sais, ça ne fait pas partie des appréciations valides)
:-) On se marre bien ... du moins quand on est prof. Arié Elmaleh a un certain charisme.
:-( Un scénar aux confins du n'importe quoi (on penche vraiment vers le nanar) et un rythme inégal.

Pour ceux qui s'inquiétaient de ne plus me voir poster de critiques de films à un rythme effréné comme c'est maintenant mon habitude depuis un bon bout de temps, je vous rassure, je suis toujours là, mais la fadeur des affiches automnales combinée à la reprise du travail (eh oui...) m'ont éloigné des salles obscures un certain temps. Pour m'y remettre, un bon prétexte, un film sur les profs, pour les profs, à aller voir, donc, avec des profs, en ayant conscience que le côté nanaresque de la force semble avoir plané au-dessus des auteurs du projet.

Le concept n'est pas plus idiot ni malin que celui de la première comédie venue : un plus-tout-à-fait-jeune des cités en situation difficile se retrouve propulsé par une usurpation hasardeuse prof dans un collège délicat, face aux pires racailles du quartier. Mais comme il se doit, les élèves sont au fond gentils, la collègue fort attirante, et la pédagogie du prof néophyte s'en trouvera indiscutablement renforcée ... quoique.

On comprend assez vite que le seul but du film est de faire rire, mais tout de même, est-ce une excuse pour pour pousser l'indigence du scénario dans de telles limites ? On ose à peine prononcer le terme réalisme dans cette critique de peur d'être totalement déplacé. La vision du collège est au-delà du caricatural (sans compter les invraisemblances criantes, de l'avance en liquide filée au prof à l'unique classe dont il est chargé), même si quelques pointes par-ci par-là ne sont pas totalement dénuées de fondement (la réunion entre profs où on critique sur base de questions de principe sans s'écouter, par exemple). Bref, il ne faut pas s'attendre à voir une quelconque réflexion sous la couche épaisse de comédie (à moins que ce ne soit la comédie qui soit épaisse), même l'amourette entre avec la collègue est traitée par-dessus la jambe (et c'est peu de le dire, tellement on n'y coit pas une seconde).

Contentons-nous de rigoler un bon coup. De ce point de vue, il faut bien l'admettre, le film assure correctement. Ce n'est pas fin du tout, mais parfois très efficace, surtout quand on a déjà eu des élèves face à soi. Ca tombe bien, au vu des discussions au sortir de la salle, il y avait une proportion intéressante de profs devant l'écran. Pour les autres, pas sûr qu'ils goutent totalement l'acuité des remarques des élèves, mais l'abattage de l'acteur principal peut suffire à faire passer la pilule. Il faut bien admettre tout de même que le film a du mal à tenir une heure et demie tellement il manque de fond...

Finalement, ce n'est pas vraiment un nanar qu'on tient là, l'esprit n'est pas du tout au second degré, mais au contraire à un humour bien potache. Pas totalement inadapté au sujet, mais très limité quand c'est traité avec une telle désinvolture. Si vous êtes prof, vous passerez un moment sympathique, sinon, c'est plutôt votre chemin que je vous conseille de passer...

Roupoil, 27 octobre 2006.



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