L'Aventure de Mme Muir,

film de Joseph Mankiewicz (1947)



Avis général : 7/10
:-) La beauté toute simple de l'histoire, l'élégance de la réalisation et la très belle musique d'Herrmann.
:-( Un peu trop prévisible et caricatural par moments.

Il y avait bien longtemps que je ne m'étais pas fait un bon petit classique tranquillou sur notre canapé à la maison. Il faut dire que cette année me laisse déjà à peine le temps de suivre les sorties ciné, les vieilleries attendront encore un peu ! Tout de même, une soirée de libre me permet de glisser une petite critique d'un classique de chez classique réalisé par un auteur classique qui m'a pour l'instant rarement déçu.

Le titre original du film est beaucoup plus révélateur du contenu du film que celui choisi pour la traduction française, puisqu'en fait d'aventure, c'est bel et bien d'une histoire de fantômes qu'il est question. Ou plutôt d'un seul fantôme, celui d'un marin dont une jeune veuve entreprend de louer l'ancienne demeure, malgré ses tentatives de faire fuir tout occupant potentiel. Bon gré mal gré, ils finissent par s'accomoder l'un à l'autre, et le fantôme va même devenir une aide précieuse pour une madame Muir un petit peu dans le besoin.

Pas d'effets spéciaux foudroyants ou de scènes flippantes donc, c'est une histoire de fantôme très franchement romantique ça laquelle nous sommes conviés. De fait, il s'agit simplement d'une astuce de scénario pour nous pondre une enième histoire d'amour impossible, avec ses rebondissements un brin prévisibles, son vilain un peu trop caricatural, et quelques facilités dans l'intrigue (nos deux héros tombent amoureux l'un de l'autre avec un naturel désarmant), qu'on admet gentiment au vu de l'âge du film.

Car si cette aventure possède quelques défauts de fabrication, il a aussi plein de qualités qui font qu'il mérite de fait son statut de classique intemporel : superbe duo d'acteurs, élégance incroyable de la mise en scène, des dialogues certes un peu écrits mais qui réservent quelques moments inouabliables (le monologue de Rex Harrisson avant son départ notamment), et pour couronner le tout, une partition de Bernard Herrmann qui accompagne magnifiquement le tout et lui donne une substance inattendue pour une intrigue aussi banale.

Bref, il est vain de résister, on se laisse emporter et on ne voit pas le temps passer, jusqu'à une fin qui se fait un tout petit peu attendre (d'autant plus qu'on la devine un bon moment à l'avance) mais qui ravira les fans de happy ends un peu mélancoliques. Comme quoi, avec de bon ingrédients, pas besoin de créer un monument d'originalité pour faire passer un très bon moment.

Roupoil, 16 novembre 2009.



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