Je vais vous avouer un truc : c'est la première fois que
j'allais voir un film d'horreur au cinéma, c'est fou, non ? De fait, c'est
assez amusant parce que je pense que je suis resté longtemps éloigné de ce
genre de films plus par effet inconscient de l'éducation que mes parents
m'ont donnée que par absence d'attirance pour le genre. En tout cas, vu le
peu d'impact que peut avoir sur moi la violence d'images seules, ce n'est
pas vraiment effrayé que je suis rentré dans la salle.
Ce film est un remake du classique de George Romero, que, comme vous
l'aurez deviné si vous avez un peu suivi, je n'ai jamais vu. Le scénario
est d'une absence d'intérêt assez flagrante, de toute façon, on s'en fout,
on est là pour voir des zombis. Disons juste que suite à la zombification
soudaine d'une bonne part de la population, quelques rescapés organisent
la résistance dans un supermarché.
Ça commence ma foi plutôt bien, avec un prégénérique sympathique, où une
charmante infirmière et son mari sont réveillés au petit matin par une
petite fille devenue beaucoup moins mignonne que la veille. Les effets
spéciaux sont épatants (la gamine zombie a vraiment de la gueule, c'est le
cas de le dire), et la blonde juste assez stressée pour rester téthanisée
dans la baignoire juste assez longtemps pour manquer de peu de se faire
bouffer par son mari. Mais rapidement, ça se gâte terriblement. Une fois
nos quelques héros planqués dans le supermarché, ben il ne se passe
presque rien. Les dits héros alignent des réparties qui ne sont même pas
assez nulles pour se transformer en citations cultes, les acteurs sont de
toute façon assez peu convaincants, et les situations d'une banalité
affligeante. Les zombis et leur 0 de QI se balladent bêtement à
l'extérieur, ce qui vaut mieux pour les héros dont le QI ne doit pas être
très positif non plus (et si on se séparait pour aller inspecter les
environs ?).
De temps en temps, ouf, on a un peu d'action, histoire que blonde pulpeuse
assise à côté de nous se précipite dans nos bras en huralnt. Sauf qu, deux
petits problème, d'abord j'ai oublié ma blonde pulpeuse à la maison, et
surtout, ben, ils font pas très peur, les zombis. On a bien sûr droit aux
grandes scènes de suspense avec les gens qui avancent à deux à l'heure
dans les sous-sols, et les spectateurs qui baillent en attendant le moment
où ça va se bouger. Mais au final, très peu de scènes gore, ce qui est
quand même un comble. Il y avait pourtant de quoi faire : quitte à avoir
un ascenseur, pourquoi ne pas zombifier un personnage pendant que celui
est en marche avec une dizaine de gens dedans ? Ou alors, pour exploiter
un peu plus le joli bébé zombi (mais la scène d'accouchement, par contre,
n'est pas vraiment réussie), le retrouver en train de dévorer un moignon
de son papa plutôt que sagement endormi. Enfin bref, du sang, des tripes,
des boyaux et des éclats de cervelle. Quand je pense que j'avais mangé au
McDo juste avant exprès pour ne pas gâcher de la bonne nourriture... Là,
on se retrouve devant un film où il y a plus d'action que d'horreur. Les
gentils shootent des zombis, mais ce serait autre chose qu'on ne verrait
pas la différence.
Mais alors où est donc l'intérêt que tant de gens ont vu dans ce film ?
Attendez que je relise les critiques. Ah oui, l'humour, suis-je bête,
l'humour, c'est en fait un film comique pour gamins de moins de 10 ans !
Ben non, en fait, hein, il n'est pas drôle du tout, ce film, que ce soit
au premier ou au second degré (les fans n'ont pas l'air d'être tous sûrs
que le soi-disant humour soit volontaire). En comparaison, l'histoire de
Paf le chien est à se pisser dessus.
Sur la fin du film, on rouvre un oeil distrait quand ça s'emballe à
nouveau un peu. Comme il se doit, les gentils meurent les uns après les
autres, mais quelques uns survivent et s'enfuient en bateau. Le
spectateur se trouve d'ailleurs devant une question existentielle à
l'approche du générique : la blonde héroïne s'y collera-t-elle avec Ving
Rhames pour aider à repeupler l'humanité ? Eh ben, pas la peine de
chercher, en fait, les gentils débarquent sur une île infestée de zombis
et se font bouffer. Quelle invention scénaristique, mes amis !
Bref, je ne sais pas ce que valait l'original de Romero, mais là, à part
quelques moments de tension, pas grand chose à garder de ce faux navet qui
se veut sérieux. Pas terribles, les zombis, hein. Grrriiiiiinnnnnnnce.
Oui, il y a quelqu'un ? Aaaaaaaaaaaah, non, au secouuuuuuuuuuurs, non, pas
la mors... Glourg. Tiens, d'abord, prends ça dans ta gueule, le bison
(NdRoupoil : bison, c'est le verlan de zombi). Même pas mal, d'abord. Bon,
qu'est-ce que je disais, moi ? Bah, on verra plus tard, là, j'ai comme un
petit creux. Je me ferais bien un steack tartare, tiens.
Roupoil, 13 août 2004.