L'armée des morts,

film de Zack Snyder (2004)



Avis général : 3.5/10
Côte nanar : Même pas !!
:-) Les maquillages sont très réussis, et deux ou trois scènes qui remuent un peu le spectateur sauvent l'ensemble du naufrage.
:-( La moitié du temps, on a droit à des dialogues niais débités platement par de mauvais acteurs. Et puis c'est plus un film d'action qu'un film gore.

Je vais vous avouer un truc : c'est la première fois que j'allais voir un film d'horreur au cinéma, c'est fou, non ? De fait, c'est assez amusant parce que je pense que je suis resté longtemps éloigné de ce genre de films plus par effet inconscient de l'éducation que mes parents m'ont donnée que par absence d'attirance pour le genre. En tout cas, vu le peu d'impact que peut avoir sur moi la violence d'images seules, ce n'est pas vraiment effrayé que je suis rentré dans la salle.

Ce film est un remake du classique de George Romero, que, comme vous l'aurez deviné si vous avez un peu suivi, je n'ai jamais vu. Le scénario est d'une absence d'intérêt assez flagrante, de toute façon, on s'en fout, on est là pour voir des zombis. Disons juste que suite à la zombification soudaine d'une bonne part de la population, quelques rescapés organisent la résistance dans un supermarché.

Ça commence ma foi plutôt bien, avec un prégénérique sympathique, où une charmante infirmière et son mari sont réveillés au petit matin par une petite fille devenue beaucoup moins mignonne que la veille. Les effets spéciaux sont épatants (la gamine zombie a vraiment de la gueule, c'est le cas de le dire), et la blonde juste assez stressée pour rester téthanisée dans la baignoire juste assez longtemps pour manquer de peu de se faire bouffer par son mari. Mais rapidement, ça se gâte terriblement. Une fois nos quelques héros planqués dans le supermarché, ben il ne se passe presque rien. Les dits héros alignent des réparties qui ne sont même pas assez nulles pour se transformer en citations cultes, les acteurs sont de toute façon assez peu convaincants, et les situations d'une banalité affligeante. Les zombis et leur 0 de QI se balladent bêtement à l'extérieur, ce qui vaut mieux pour les héros dont le QI ne doit pas être très positif non plus (et si on se séparait pour aller inspecter les environs  ?).

De temps en temps, ouf, on a un peu d'action, histoire que blonde pulpeuse assise à côté de nous se précipite dans nos bras en huralnt. Sauf qu, deux petits problème, d'abord j'ai oublié ma blonde pulpeuse à la maison, et surtout, ben, ils font pas très peur, les zombis. On a bien sûr droit aux grandes scènes de suspense avec les gens qui avancent à deux à l'heure dans les sous-sols, et les spectateurs qui baillent en attendant le moment où ça va se bouger. Mais au final, très peu de scènes gore, ce qui est quand même un comble. Il y avait pourtant de quoi faire : quitte à avoir un ascenseur, pourquoi ne pas zombifier un personnage pendant que celui est en marche avec une dizaine de gens dedans ? Ou alors, pour exploiter un peu plus le joli bébé zombi (mais la scène d'accouchement, par contre, n'est pas vraiment réussie), le retrouver en train de dévorer un moignon de son papa plutôt que sagement endormi. Enfin bref, du sang, des tripes, des boyaux et des éclats de cervelle. Quand je pense que j'avais mangé au McDo juste avant exprès pour ne pas gâcher de la bonne nourriture... Là, on se retrouve devant un film où il y a plus d'action que d'horreur. Les gentils shootent des zombis, mais ce serait autre chose qu'on ne verrait pas la différence.

Mais alors où est donc l'intérêt que tant de gens ont vu dans ce film ? Attendez que je relise les critiques. Ah oui, l'humour, suis-je bête, l'humour, c'est en fait un film comique pour gamins de moins de 10 ans ! Ben non, en fait, hein, il n'est pas drôle du tout, ce film, que ce soit au premier ou au second degré (les fans n'ont pas l'air d'être tous sûrs que le soi-disant humour soit volontaire). En comparaison, l'histoire de Paf le chien est à se pisser dessus.

Sur la fin du film, on rouvre un oeil distrait quand ça s'emballe à nouveau un peu. Comme il se doit, les gentils meurent les uns après les autres, mais quelques uns survivent et s'enfuient en bateau. Le spectateur se trouve d'ailleurs devant une question existentielle à l'approche du générique : la blonde héroïne s'y collera-t-elle avec Ving Rhames pour aider à repeupler l'humanité ? Eh ben, pas la peine de chercher, en fait, les gentils débarquent sur une île infestée de zombis et se font bouffer. Quelle invention scénaristique, mes amis !

Bref, je ne sais pas ce que valait l'original de Romero, mais là, à part quelques moments de tension, pas grand chose à garder de ce faux navet qui se veut sérieux. Pas terribles, les zombis, hein. Grrriiiiiinnnnnnnce. Oui, il y a quelqu'un ? Aaaaaaaaaaaah, non, au secouuuuuuuuuuurs, non, pas la mors... Glourg. Tiens, d'abord, prends ça dans ta gueule, le bison (NdRoupoil : bison, c'est le verlan de zombi). Même pas mal, d'abord. Bon, qu'est-ce que je disais, moi ? Bah, on verra plus tard, là, j'ai comme un petit creux. Je me ferais bien un steack tartare, tiens.


Roupoil, 13 août 2004.



P.S : J'avais assez faim à la sortie du film pour m'enfiler, à défaut de steack tartare, deux parts de pizza pleines de sauce tomate.

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