L'Apollonide,

film de Bertrand Bonello (2011)



Avis général : 6.5/10
:-) Une atmosphère prenante, c'est beau, lancinant.
:-( Le film semble ne jamais chercher vraiment à marquer le spectateur, c'est dommage.

Encore bien peu de séances ciné pour moi cet automne, mais tout de même quelques films grapillés par-ci par-là, que je tarde simplement encore plus que d'habitude à critiquer sur ma page. Assez curieusement, les trois derniers films vus sont français, et ont tous fait partie de la sélection cannoise il y a quelques mois. Je commence avec celui qui n'a pas eu de prix, le dernier film de Bonello, réalisateur critiquement reconnu (ce n'est pas sa première sortie à Cannes) mais dont le nom reste sûrement assez obscur aux yeux du grand public. Ce garçon a apparemment un gout particulier pour les histoires de sexe, puisqu'après un Pornographe il y a quelques années, il nous emmène désormais dans une maison close il y a quelques décennies.

Précisons tout de même bien les choses, il s'agit d'un établissement de luxe qui, dans le Paris de la Belle Epoque, procure un peu de bon temps à des messieurs très propres sur eux. Il ne s'agit d'ailleurs pas seulement de sexe, puisqu'on boit, on discute, on joue, bref on s'amuse dans les salons de ce lieu surprenant. Les filles qui travaillent ici ont leur rythme de vie bien particulier, leur règles, et des dettes qui leur otent quasiment tout espoir de pouvoir fuir un jour la maison.

Ce sont des tranches de vie, parfois répétitives, parfois surprenantes, mais au fond rarement très spectaculaires (à une notable exception près), auxquelles nous convie Bonello. Pas vraiment d'intrigue, ni de personnage privilégié, c'est un portrait de groupe qui privilégie grandement l'atmosphère, n'hésitant pas à faire appel à des illustrations musicales anachroniques (à leur propos, je me contenterait d'un "Pourquoi pas" un brin circinspect). Bref, vous l'aurez compris, on est assez éloigné d'un cinéma mainstream, sans toutefois rechercher à tout prix à faire original. Un point en tout cas indiscutable, c'est que le film est beau, avec sa reconstitution soignée et ses éclairages vaporeux.

Ensuite, tout est une question d'imprégnation de la part du spectateur. Si on ne rentre pas dans le trip un peu langoureux voulu par Bonello, on risque de trouver l'exercice vain et le temps long. Sinon, on passera un fort bon moment en compagnie d'une belle brochette d'actrices ... et on trouvera peut-être quand même le temps un petit peu long. Je me suis rangé dans cette dernière catégorie, et j'ai donc noté le nom de Bonello comme celui d'un cinéaste intéressant, à défaut d'avoir fait la découverte du siècle.

Roupoil, 27 novembre 2011.



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