Et paf, à peine quelques jours après le premier
épisode, la critique du deuxième, quelle efficacité ! Le réalisateur a
changé, mais en fait pas vraiment (ils étaient déjà deux pour le premier
opus), l'esprit a l'air d'être toujours le même, finalement le plus gros
bouleversement doit être au niveau du matraquage commercial, apparemment
inévitable après le succès du premier opus. Espérons que ça n'aura pas
trop influencé les auteurs.
On retrouve donc Manny, Sid et Diego pour de nouvelles aventures
glaciaires. Enfin, peut-être pas glaciaires pour très longtemsp, car le
dégel est annoncé pourtrès bientôt. Ce qui est un peu con, car la vallée
risque d'être inondée, il est donc grand temps de migrer. En chemin, nos
héros rencontrent trois opossums, dont l'un de taille inhabituelle...
Vous l'aurez compris, le scénario brille une fois de plus par sa légèreté,
qui confine ici franchement à l'indigence. Certes, le premier volet ne
faisait déjà pas preuve d'une grande invention, mais véhiculait finalement
derrière sa simplicité des messages sur l'amitié et autres valeurs
fondamentales susceptibles de satisfaire tous es publics. Ici, la
nunucherie de l'histoire d'amour risque fort d'indisposer les plus de cinq
ans. Mais bon, tout ceci n'est que prétexte à un déferlement d'effets
numériques et d'humour piquant.
Niveau technique, pas de souci, on sent qu'il y avait de gros moyens à
disposition, et les grands à-plat blancs de l'épisode précédent ont laissé
place à plus de variété au niveau des décors, tout comme du bestaire
d'ailleurs. Dommage que celui-ci soit surtout prétexte à caser des petits
gags pas très inspirés qui xassent plus le rythme du film qu'autre chose
(seul Scrat l'écureuil est toujours assez efficace lors de ses nombreuses
apparitions). C'est d'ailleurs le gros souci du film : l'humour est
beaucoup moins efficace que dans le premier film. Les mêmes recettes ont
été reprises de façon assez décevante, le mordant en moins la plupart du
temps. A croire que les réalisateurs ont juste cherché à rendre cette
suite le plus consensuel possible (hélas, les spectateurs semblent leur
donner raison). On s'amuse bien de temps à autre, mais ça ne suffit pas.
Pour être un peu méchant, je dirai qu'on est là dans le marasme du dessin
animé calibré pour gamins, comme Disney sait si bien (ou plutôt si mal)
les faire depuis un certain temps. C'est peut-être exagéré, mais c'est la
tendance affiche par cette suite. Beaucoup moins percutante, beaucoup
moins d'unité, beaucoup moins bon finalement.
Roupoil, 11 avril 2006.