Jusqu'en enfer,

film de Sam Raimi (2009)



Avis général : 6/10
:-) La réalisation et la musique efficace, avec ce petit côté second degré plaisant. Une ou deux scènes réellement énormes.
:-( Le scénario très faiblard. Des moments bien faibles.

Après une période creuse où l'activité cinématographique la plus intéressante consistait à faire des paris sur le palmarès du festival de Cannes (j'aurais perdu, mais j'irai voir avec grande curiosité le film de Haneke quand il sortira), regain de sorties intéressantes en cette fin de printemps, puisque justement les Canneries débarquent en foule sur nos écrans. Je ne dis pas que j'irai tous les voir, mais on va essayer de remonter un peu la moyenne de fréquentation des salles obscures du Roupoil pour cette année. Pour commencer en douceur, un film présenté Hors Compétition, et on comprend facilement pourquoi puisqu'il s'agit juste du retour de Sam Raimi au film d'horreur après une grosse parenthèse Spiderman. Ayant curieusement plus apprécié ces deniers que le seul Evid dead que j'ai eu jusqu'ici l'occasion de voir (le deuxième en l'occurence), c'est sans grandes attentes que je me dirigeais vers ce nouveau film.

Des attentes, par contre, Christine Brown en a, elle qui est en pleine lutte pour une promotion au sein de la banque où elle travaille, et engagée dans une liaison sérieuse avec un brillant jeune homme. Mais de chaque côté, les adversaires sonot là : le collègue un brin macho et prêt à tout pour empocher le job, et les parents un peu prout-prout de son fiancé. Mais Christine va surtout devoir affronter une dernière et redoutable adversaire en la personne d'une vieille gitane à qui elle refuse une prolongation de p^rêt, et qui lance sur elle une terrible malédiction.

Bateau, cette histoire de malédiction ? Vous ne croyez pas si bien dire. Le scénario du film est en permanence totalement bateau, prévisible et cliché ... mais c'est assumé ! Une des difficultés quand on fait un film d'horreur de nos jours, au vu de la quantité de classiques du genre déjà réalisés, c'est de choisir la distance à laquelle on va se placer. Raimi, on le sait, donnait franchement dans le n'importe quoi dans ses premiers films. Ici, c'est plus subtil, mais assez réussi : très classique en apparence, mais avec cette pointe d'éxagération et de répétition qui fait qu'on sent que Raimi s'amuse avec les codes du genre. On ne rit pas aux éclats, mais il y a un côté humoristique plaisant, sans tomber du tout dans la caricature.

Raimi est bien aidé en cela par une bande-son très convaincante, des grincements de portail aux explosions de musique qui servent à elles seules d'effets spéciaux dans la mesure où le film est très économe au niveau des moyens utilisés (la musique proprement dite est quant à elle très réussie également). Ajoutez à cela quelques scènes assez gores réussies, et la réalisation tranquillement efficace de Raimi, c'est presque suffisant pour passer un bon moment. Presque ? Oui, presque seulement, car il faut bien admettre que la vacuité du scénario est tout de même très apparente entre les scènes mouvementées, les personnages secondaires notamment peinant très fort à trouver une place significative dans l'intrigue.

Bah, qu'à cela ne tienne, à défaut d'un grand film, raimi nous a pondu une oeuvre anecdotique, mais très sympathique. Et puis, tout de même, il y a une scène qui suffirait presque à rendre le film anthologique, celle du cimetière, absolument grandiose. Rien que pour elle, le film mérite un regard indulgent !

Roupoil, 1 juin 2009.



Retour à ma page cinema