Je vais bien, ne t'en fais pas,

film de Philippe Lioret (2006)



Avis général : 7/10
:-) C'est très bien joué dans l'ensemble, et puis ben, ça remplit son office émotionnellement parlant. La musique est sympa.
:-( Le scénario est pas toujours léger léger...

Comme l'Education Nationale a eu la bonne idée de me gratifier de quelques jours de congès payés supplémentaires (c'est bien connu, les profs n'ont pas assez de vacances comme ça), autant en profiter pour voir des films. Ca tombe bien, celui-là, je l'avais repéré à la bande-annonce il y a peu (et non, c'est pas vrai que j'y suis allé rien que pour les beaux yeux de l'actrice principale, d'abord, j'avais aussi aimé la musique). Je ne m'attends pas à voir le film du siècle, mais un peu de cinéma français de temps à autre, pourquoi pas.

Lili rentre de vacances à Barcelone pour retrouver ses parents dans leur maison banale d'une banlieue banale. Mais il manque quelqu'un, son frère jumeau, qui est "parti" sans laisser de traces. Malgré les coups de fil répétés de sa soeur, il ne donne pas de nouvelles. Celle-ci entre en dépression, au point d'y risquer sa vie. Enfin, un jour, une lettre arrive, mais le frère reste insaisissable. En attendant, Lili, sans forcément s'en rendre compte, est en train de se faire sa place, douloureusement, dans le monde des adultes.

Vous l'aurez compris, ce n'est pas exactement un prototype de film joyeux. Ca s'engueule, ça pleure, ça se bute très souvent à l'absence d'explications, et quand ça finit par avancer, c'est toujours de force. Parfois un peu trop peut-être. Le scénario manque par moments de crédibilité (les séquences à l'hôpital ne sont pas vraiment les plus convaincantes du film) ou de subtilité (deux ou trois détails glissés pas très habilement, et qui prendront leur importance par la suite). Ceci dit, il réussit quand même l'essentiel dans la mesure où la trame générale est bien pensée et que les relations père/fille passent très bien à l'écran, et survivent même certainement à une deuxième vision (je vais pas spoiler, mais il y a quand même une révélation vers la fin qui change pas mal la perspective).

Cela n'a rien d'étonnant dans la mesure où les deux acteurs qui les jouent sont assez bluffants (Kad dans un rôle dramatique est vraiment surprenant, et je ne ferai pas de commentaire supplémentaire sur Mélanie Laurent, sinon je vais encore dire des bêtises). Le reste de la distribution est d'ailleurs assez solide, très bien mise en valeur par le Philippe Lioret (bon, sinon, niveau réalisation, c'est sans surprise, sans être plat pour autant). Mais c'est largement suffisant à ce que les scènes lacrymales fassent leur effet, et ce n'est pas ce qui manque dans le film. Ca pourrait finir par être étouffant ; en fait non, car l'intrigue laisse toujours une porte ouverte à son héroïne qui, malgré tous les moments difficiles, finit par se construire au fil de l'heure et demie qu'on passe avec elle.

Et on ressort de la salle avec le coeur gros comme ça et l'impression d'avoir vu un chef-d'oeuvre. Ce qui n'est pas vraiment le cas, bien sûr, mais des bons petits films comme ça, on aimerait en voir plus souvent, ça a pas l'air si dur que ça à faire, et ça fait du bien par là où ça fait mal.

Bon, qu'est-ce que vous foutez à me lire, là, foncez le voir, bordel, bande d'abrutis !!

Roupoil, 8 septembre 2006.



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