Ivanhoe,

film de Richard Thorpe (1952)



Avis général : 7.5/10
:-) Spectaculaire, divertissant, avec des acteurs de légende, une musique sympathique, et même quelques tentatives d'originalité dans le scénario.
:-( Ca reste un brin caricatural, et les amourettes sont un peu trop faciles.

Ne reculant définitivement devant rien pour bousculer un peu l'ordinaire de cette tribune critique, je vous offre aujourd'hui un nouveau concept : la double critique parallèle de deux films de différentes époques sur un thème très voisin, à savoir cet Ivanhoe et l'antérieur Robin des bois de Curtiz. Même période historique, intrigues très proches, Technicolor flamboyant, arcs et épées de sortie, trahisons et joutes verbales presque aussi violentes que les combats, les deux films ont définitivement beaucoup en commun. Peut-être alors faudra-t-il les départager sur des détails : Rosza ou Korngold ? De Havilland ou le duo Taylor/Fontaine ? Commençons par nous pencher d'un peu plus près sur le classique le plus proche de nous dans le temps.

Richard Coeur de Lion parti en croisade, son vilain frangin Jean essaie par tous les moyens de s'approprier le trône anglais vacants avec l'aide de ses amis normands, opressant au passage les saxons du coin. Cependant, le fidèle Ivanhoe, après avoir eu confirmation de l'emprisonnement de Richard en Autriche, est de retour pour collecter la rançon et le libérer, et accessoirement tataner du normand parce que quand même ce sont de gros méchants pas beaux, surtout messire de Bois Guilbert.

Le reste de l'intrigue se déroule sans grandes surprises, avec son lot de châteaux forts, d'évasions improbables et de belle princesse amoureuse du héros, mais il y a tout de même un ou deux points notablement originaux à signaler : le principal, c'est l'importance des Juifs dans l'histoire, puisqu'un pivot principal de l"intrigue est le thème de leur persécution. Qui plus est, cela permet aussi de varier un peu le côté romance de l'affaire en ajoutant une deuxième soupirante au bel Ivanhoe. En plus, une blonde et une brune, chacun en aura pour son goût. Pas vraiment suffisant pour qu'on soit scotché au siège tant ça reste globalement prévisible, mais malgré tout ça se suit bien.

De toute façon, le principal intérêt de ce genre de films n'est pas là, mais bien dans le spectacle procuré. Ici, on a tout ce qu'il faut : un bon rythme, des acteurs très charismatiques (les Taylor en tête, évidemment, mais il faut toujours un bon méchant dans un film de chevalerie, et on l'a ici), de jolis décors et costumes (un brin de carton-pâte n'a jamais fait de mal à personne), une musique entrainante, et quelques répliques trop belles pour être vraies mais toujours réjouissantes d'Ivanhoe face aux méchants normands. Bref, c'est tout à fait divertissant, et j'avoue que j'ai toujours un petit faible pour le tournoi et le duel final, très bien mis en scène. L'attaque du château n'est pas mal non plus dans son genre.

Je n'avais pas revu le film depuis mon enfance, mais je trouve qu'il a définitivement gardé tout son charme. Ce n'est peut-être pas du cinéma de génie, mais c'est du blockbuster totalement efficace, comme on n'en fait peut-être plus assez...

Roupoil, 5 novembre 2008.



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