Ivan le terrible,

film de Sergei M. Eisenstein (1946)



Avis général : 5/10 (un peu plus pour la première partie)
:-) Tous les éléments d'un film à grand spectacle. Un tranche d'histoire intéressante.
:-( Le jeu des acteurs est outré, c'est lent et statique, on croirait du muet !

Un de mes petits camarades que je ne dénoncerai pas ayant eu la bonne idée de s'acheter des collections de classiques sponsorisées par un grand quotidien national, nous voilà avec de quoi nous occuper pour quelques soirées à la coloc. Pour commencer, du vieux, avec un nouveau réalisateur incontournable à découvrir pour moi en la personne d'Eisenstein, que je ne connaissais que via les musiques que Prokofiev a composées pour lui.

Un autre coloc m'avait prévenu en me disant en gros 'C'est vieux, mais c'est spectaculaire'. De fait, et comme l'annonce le titre, c'est à la grande histoire que s'attaque ici Eisenstein, avec complots, trahisons, scènes de foules et palais dorés. Le tout en deux films et trois heures, sachant que le projet est resté inachevé puisqu'une troisième partie était envisagée à l'origine. Par souci de simplicité, je ne fais qu'une critique, l'unité globale étant tout de même assea évidente, à quelques touches de couleurs assez surprenantes près.

Ma réaction à la fin de la première partie (sans conteste la meilleure) a été à peu de choses près 'C'est rigolo'. Ben oui, car on a une assez curieuse impression devant ce film de constraste entre les intentions et la forme. D'un côté, Eisenstein recherche effectivement le grandiose, la fresque spectaculaire, en profite pour nous donner une petite leçon de cinéma, à coups de jeux d'ombres et de plongées assez voyantes. De l'autre, il y a une influence écrasante du cinéma muet : c'est lent, les acteurs surjouent atrocement (les expressions de visage sont terribles !), tout cela est théâtral voire hiératique par moments. Finalement, la combinaison des deux n'est pas inintéressante, ramenant un peu à la tradition de l'opéra historique russe (il y a deux ou trois chansons dans le film), ce qui est un sacré compliment chez moi même si je n'échange pas mon Boris Godounov contre ce film.

Mais il faut tout de même bien admettre que le film a beaucoup vieilli (honnêtement, on ne m'aurait pas donné la date de réalisation avant que je ne le voie, je lui aurais donné dix ans de plus), et pas forcément très bien. On peine un peu à garder son sérieux devant l'éxagération constante, le contrepoint positif étant qu'on a toujours quelque chose pour s'occuper...

Comme souvent pour les vieux films, je ne peux ni m'emballer ni le déconseiller : j'ai un peu de mal avec le rythme de l'ensemble mais cela vaut sûrement le coup de tenter l'expérience un jour pour se faire une idée. Mais quitte à recommencer, j'irai plutôt voir du côté d'Alexandre Nevski, ne serait-ce que pour entendre en situation la géniale musique de Prokofiev, moins inspiré dans ce film-ci.

Roupoil, 30 octobre 2006.



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