Intouchables,

film d'Eric Toledano et Olivier Nakache (2011)



Avis général : 6.5/10
:-) C'est amusant à défaut d'être hilarant. Rythmé, bien joué, on ne s'ennuie pas.
:-( Beaucoup de clichés et de facilités, et plein de facettes potentiellement intéressantes restent inexplorées.

Toledano et Nakache, vous connaissez ? Ou plutôt vous connaissiez avant l'énorme buzz créé par leur dernier film ? Moi oui, puisque j'avais été séduit il y a quelques années par leur deuxième tentative, Nos jours jeureux, déjà un beau petit succès sur fond de colonies de vacances. Après avoir zappé un troisième long passé nettement plus inaperçu, voila que je retrouve notre duo devenu star absolu du cinéma hexagonal, avec un triomphe marchant sur les traces du Dany Boon de Bienvenue chez les ch'tis. Et pourtant, la bande-annonce et son assez mauvais "Pas de bras, pas de chocolat" (tout aussi mauvais intégré au film, d'ailleurs) m'a fait trainer des pieds. Et puis, un si gros succès populaire, c'est louche, non ?

Les intouchables, donc, ce sont Philippe et Driss, deux hommes qui n'auraient certainement jamais du se rencontrer. Philippe, très riche homma d'affaires, est fan de musique classique et de parapente, jusqu'au jour où un bête accident le cloue sur un fauteuil. Driss, jeune de banlieue ayant fait un petit tour par la case prison, postule par hasard et pour les ASSEDIC pour un poste d'aide à domicile chez Philippe. Contre toute attente, ce dernier le prend à l'essai. Entre vannes et confrontations surprenantes, les deux lascars vont réussir à s'approvoiser.

Le duo mal assorti ? Ce n'est même plus un classique de la comédie, c'est un cliché. Ca tombe bien, les clichés, les compères Toledano et Nakache n'en ont pas peur. Le bourgeois aime Vivaldi et l'art contemporain incompréhensible, il vit dans un appartement grotesquement anachronique, alors que le black, forcément, fauche ce qu'il trouve sous sa main, collectionne les numéros de putes et a un nombre de frères et soeurs qui nécessite deux ou trois mains pour être compté. Bref, comme dans Nos jours heureux, ça surfe assez franchement sur la vague de la facilité, et énormément de gags sont très attendus. Quand on parle de colonies de vacances, ce côté naïf passe assez bien. Pour une histoire nettement plus complexe comme celle-ci, ça pourrait mettre le film par terre.

Et pourtant, non. Car les auteurs ont quand même ajouté par-ci par-là quelques touches un peu plus subtiles à leur portrait. Le destin de Driss et le mal des banlieues et un peu évoqué (pas assez, certes), et il y a quelques pointes presque osées sur la vie sexuelle des handicapés. Il y avait sûrement même de quoi donner au film une tout autre dimension avec ces thèmes. Soyons francs, ce sont des pistes pas vraiment explorées, comme si le duo de réalisateurs avait peur de se démarquer d'une recette qui marche.

De fait, malgré ces bémols, la recette marche effectivement. On est bêtement pris par les péripéties de l'intrigue, on rigole gentiment aux bêtises sorties par Driss, et on passe un bon moment. Le duo improbable, bien interprété par Cluzet et Sy, réussit son coup : forcer notre sympathie. Pas de miracle donc, mais pas de quoi être déçu non plus.

Roupoil, 21 décembre 2011.



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