Bon, ok, lors de ma dernière critique, je prétendais
avoir plus de temps et recommencer à enchainer les films, et plus rien
pendant deux semaines. Mais voilà, pas de pot, on m'a retrouvé du boulot
depuis. En même temps, vous n'avez pas attendu pour rien, ce n'est pas
moins qu'un des plus grands héros ciné de ces dernières décennies que je
retrouve aujourd'hui. Lui-même s'était fait attendre une petite vingtaine
d'années depuis sa précédente aventure, et comme toujours dans ce cas,
l'impatience et la curiosité le disputet à une crainte légitime de voir
cette fabuleuse série ne pas se maintenir à la hauteur de sa réputation.
Comme d'habitude, le père Indy va partir en vadrouille aux quatre coins du
monde à la recherche d'une relique précieuse, et avec de gros vilains pas
beaux à ses trousses. Pour cette fois-ci, on quitte le côté religieux qui
était presque devenu une image de marque de la série pour se tourner un
peu plus du côté de la science-fiction, et on remplace les nazis par des
russes. Mais on retrouve une certaine Marion dont tout le monde se
demandait depuis l'Arche perdue, et un petit blanc-bec qui vient
apporter une nouvelle jeunesse à l'ensemble.
Bref, au fond, rien de très nouveau sous le soleil (ou plutôt sous les
arbres puisque la majeure partie du film se déroule au fin fond de
l'Amazonie), et on a même souvent l'impression que le film joue assez
souvent la carte hommage, et pas seulement au niveau du canevas, certaines
scènes étant des copies quasi conformes de moments forts de la trilogie
initiale (au hasard, citons le combat contre le vilain musclé au milieu
des fourmis, ou la dernière scène avec Mac dans la salle au trésor). Quand
aux vingt ans pris par le maintenant vénérable professeur Jones, les
dialogues s'en amusent de façon finalement plutôt sympathique.
Mais alors, si Spielberg n'a pas pris grand risque en creusant joyeusement
une veine qui a fait ses preuves, a-t-il gardé la main niveau réalisation
? Dans l'ensemble oui, le film est aussi rythmé et plaisant à suivre que
ses prédécesseurs, ce qui suffit déjà à le placer dans le bon lot des
superproductions hollywoodiennes. On lui reprochera juste d'avoir cédé à
quelques tics de réalisation des années 2000 (notamment les effets
spéciaux numériques, définitivement voyants) qui dénaturent un poil le
côté artisanal qu'avaient les premiers Indy.
En fait, ce qui manque à ce film pour être à la hauteur de l'épisode
précédent (ce qui eût été un miracle, mais on peut toujours rêver), ce
sont quelques scènes et répliques vraiment mythiques. À défaut, un fort
bon spectacle est assuré, qui complète la série de façon satisfaisante.
Quand aux grincheux qui huent ce film sous prétexte de scénario grotesque
ou d'exagérations, je crois qu'ils ont vraiment trop idéalisé l'Indy de
leur enfance ! Le Temple maudit comportait à mon sens plus de
scènes ridicules que ce dernier volet...
Roupoil, 7 juin 2008.