Indiana Jones et la dernière croisade,

film de Steven Spielberg (1989)



Avis général : 9/10
:-) Le plaisir entièrement retrouvé du premier épisode, nazis inclus, plus Sean Connery, plus la jeunesse d'Indy, raaaaah, n'en jetez plus !
:-( Si peu de défauts... Dommage tout de même que les méchants ne soient pas plus consistants.

Comme vous vous en doutiez si vous avez lu mes dernières critiques, le dernier volet de la saga ne pouvait réellement tarder. Une petite maladie à la veille de Noël ayant fourni le prétexte, la voici, un grand sourire aux lèvres car, comme vous l'avez peut-être déjà compris, ce troisième épisode est, comme pour un certains nombre de fans de la série, mon préféré.

On commence avec les tribulations d'un Indy scout et tout jeunot, mais déjà intrépide. Une course-poursuite dantesque lui fait perdre la croix qu'il recherchait, mais gagner un fouet et un chapeau désormais mythiques. Il se venge une trentaine d'années plus tard, mais ce n'est pas le sujet du film (on commence à avoir l'habitude avec Indy). Non, la quête du jour est la plus sacrée qui soit, celle du Graal. C'est en fait papa Jones qui s'y intéresse, jusqu'à ce qu'il disparaisse sans laisser de traces. On ne connaissait pas à Indy la fibre familiale mais, accompagné du fifèle Marcus et de la charmante Elsa Schneider, il repart à l'aventure, d'abord à la recherche d'un tombeau à Venise, puis de son cher père dans un château autrichien infesté de nazis.

Retour aux sources, dites-vous ? C'est le moins qu'on puise dire, et c'est même un des rares reproches qu'on puisse faire au film, il est extrêmement proche du premier opus. Recherche d'un objet sacré, gros méchants nazis, course avec tanks dans le désert, on a déjà vu ça quelque part. Ce léger bémol mis, reste le concert de louange, car Spielberg et son équipe ont réussi non seulement à retrouver entièrement l'esprit du premier volet, mais même à faire encore mieux. Les qualités sont bien sûr les mêmes : intrigue captivante, scènes d'actions époustouflantes, acteurs excellents, et un sens du rythme inégalable. En plus, le scénario nous réserve deux cadeaux savoureux : le premier, tout au début, c'est l'enfance d'Indy, qui introduit de façon géniale le film et quelques éléments du mythe Indiana Jones. Le second, c'est bien sûr le personnage du père d'Indy, et Sean Connery avec sa barbiche, rôle qui dynamite carrément le film. Il permet à Spielberg de réaliser quelques scènes intimistes inattendues mais convaincantes et surtout de renouveler terriblement efficacement l'humour du film. A Connery l'une des répliques inoubliables du film : "Elle parle en dormant". Plus qu'un simple ajout sympathique, Henry Jones est la trouvaille qui permet au film de surpasser son grand frère.

S'il faut vraiment trouver un ou deux petits défauts à cette mécanique bien huilée, ce serait plutôt au niveau des méchants du film : moins caricaturaux qu'avant peut-être, mais ils manquent de chair. Elsa Schneider est certes moins cruche que la blonde du Temple maudit, mais également moins intéressante que la Marion de l'Arche perdue, et Donovan ne vaut pas Bellocq. Par contre, John Williams se surpasse une fois de plus à la BO. Que dire de plus ? Se remémorer avec délice les trois épreuves surmontées par Indy pour atteindre le Graal, le chevalier moyen-âgeux et le choix du calice, autant de moments transformant la dernière demi-heure du film en pure séquence d'anthologie. Un sommet absolu du divertissement, à voir et revoir encore, même pour le plus féru des cinéphiles, pour se détendre entre un Bergman et un Kurosawa ;-).


Roupoil, 19 décembre 2005.



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