Indiana Jones et le temple maudit,

film de Steven Spielberg (1984)



Avis général : 7/10
:-) Le charisme intact du héros, des scènes d'action toujours aussi excellentes, l'humour et le musique.
:-( C'est vraiment trop n'importe quoi par moments. Le personnage féminin est infiniment moins intéressant que dans le volet précédent

Un Indiana Jones pouvant en cacher un autre, me voici devant le deuxième volet des aventures du plus athlétique des archéologues, quelques jours après le premier. Second volet réputé pour être le plus faible de la série, et accessoirement celui dont je me souvenais le moins, ne l'ayant vu qu'une seule fois dans ma tendre enfance.

Rappelons qu'il ne s'agit pas vraiment d'une suite du premier épisode, puisqu'il se déroule un avant. Exit les nazis, tout commence à Shangaï où Indy est aux prises avec des vilains chinois dans un bar hyper kitsch. Il y perd un diamant, mais récupère la blonde qui y poussait la chansonnette, et s'en sort avec l'aide de son pote Demi-Lune, haut comme trois pommes mais déjà presque aussi balaise que son maître spirituel. Un descente de falaise en canot pneumatique plus tard, il est embarqué dans une sombre histoire d'enlèvement d'enfant au fin fond de l'Inde mystique.

Encore une fois, on sait dès les premières minutes qu'on passera à nouveau un bon moment en compagnie d'Indiana Jones. L'efficacité de la réalisation, le second degré omniprésent mettent l'eau à la bouche. Après le départ en avion, on pense qu'on est reparti pour de folles aventures aux quatre coins du monde. Et puis, il faut bien l'admettre, il y a toute une partie un peu décevante. Déjà, le second degré, sans lequel Indiana Jones ne serait certes pas ce qu'il est, est poussé dans ses ultimes retranchements, voire un peu plus loin. Là où le premier volet était une subtile caricature de film d'aventures, le second est une caricature du premier ! Scènes franchement irréalistes (le saut en canot depuis l'avion !), la fille est franchement potiche (la scène avec les bestioles dans la forêt est hilmarante mais ridicule) et les décors carte postale font affreusement factices par moments. Et puis l'intrigue est menée de façon assez déconcertante. Il n'y a pas de mouvement, les éléments tombent dans les mains d'Indy de façon assez saugrenue.

Heureusement, une fois dans le temple maudit du titre, on retrouve tous les éléments qui avaient fait le grand succès des aventuriers de l'arche perdue, et on est à nouveau enthousiastes. Les scènes cultes ne manquent pas (le repas et la course-poursuite en wagonnets dans la mine, bien sûr), le film présente un côté plus sombre que le premier opus qui est assez intéressant, et l'action est à nouveau omniprésente. On parle souvent à propos d'Indiana Jones d'un esprit BD, mais ce qui me frappe en revoyant ces films avec un peu de recul, c'est plutôt la parenté avec le jeu video (pourtant fort peu développé à l'époque de la sortie des films). Le héros solitaire qui combat des dizaines d'ennemis à lui tout seul, dont certains font vraiment office de boss de fin de niveau, les courses, le rythme, tout semble avoir été fait pour une adaptation future plus interactive. Et on prend déjà beaucoup de plaisir à regarder, sans même intervenir dans l'action.

La deuxième heure du film suffit amplement à faire oublier les défauts de la première, et à octroyer à l'oeuvre sa place aux côtés de son grand frère au rang des classiques du film d'aventures, sans toutefois atteindre la maîtrise incroyable du premier volet, que Spielberg retrouvera quelques années plus tard pour offrir un couronnement magnifique à cette trilogie.


Roupoil, 30 novembre 2005.



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