Indiana Jones : les aventuriers de l'arche perdue,

film de Steven Spielberg (1981)



Avis général : 8.5/10
:-) Un univers inimitable, des scènes d'action incroyables, un rythme fabuleux, de l'humour et bien sûr la musique de John Williams.
:-( Les effets visuels kitsch. Le manque de sérieux de l'ensemble qui est à la fois une grande qualité et pose les limites du film.

Ben oui,j'ai craqué, focément. Moi, on me met la trilogie Indiana Jones en DVD à moins de 40 euros, je peux pas résister. Indiana Jones, c'est le souvenir ému de soirées télé formidables, d'un cinéma bête et méchant mais d'une efficacité incroyable, d'aventures comme on a plus l'impression d'en voir de nos jours, même avec trois tonnes d'effets spéciaux en plus. C'est donc avec une émotion certaine qu'on met le disque dans le lecteur et qu'on attend le générique. Indiana Jones à 25 ans, est-ce que c'est aussi bon qu'à 12 ? Eh bien vous savez quoi ? C'est presque mieux !

Au fin fond d'une jungle touffue, Indiana Jones, le célèbre archéologue viril, est à la recherche d'une statuette d'une valeur qu'on devine inestimable. Quelques araignées et gouffres remplis de pic plus tard, il ressort de l'épreuve victorieux et à peine essouflé, mais se fait piquer la statue par un vieux rival, Bellocq. Rival qu'il ne va pas tarder à retrouver, puisqu'il est envoyé presque aussi sec à la recherche de l'Arche d'alliance (rien que ça), planquée dans le désert égyptien et convoitée par les vilains nazis, aidés par ledit Bellocq. Un détour par le Népal pour récupérer une charmante coéquipière, et Indy est reparti pour de trépidantes aventures.

Un génial prologue de dix minutes suffit à Spielberg à enterrer tous les films d'aventures qui ont précédé ce premier épisode de la série. C'est totalement invraisemblable (le héros échappe en deux heures à tellement de dangers qu'on a la flemme de les compter) mais tellement captivant qu'on en redemande. Et on sera servi, jusqu'à saturation si c'est possible. Trois continents explorés, ds dizaines de méchants tabassés par une troupe de gentils réduite à trois ou quatre éléments, des bestioles à foison, des courses-poursuite, une intrigue faisant la part belle au mystique, une fin qui vire carrément au fantastique, George Lucas, auteur du scénario, y a casé tout ce qu'il pouvait. Ca donne au film un rythme incroyable qui fait que même à la dixième rediffusion, on ne s'ennuie pas une seule seconde. Il faut dire que les scènes d'action sont époustouflantes, notamment la mythique course de jeeps.

Mais ce qui est enore plus fort, c'est qu'avec le recul, on se rend compte à quel point le film, tout en copiant ses prédécesseurs (en mieux !) s'en moque allégrement. Le héros est indestructible, les méchants totalement caricaturaux, les péripéties parfois franchement ridicules (le coup de la fille qui meurt puis réaparrait avec une justification grotesque), et les bagarres outrancières à souhait. Non seulement, on écarquille les yeux en permanence, mais on se marre beaucoup !

Pour accompagner le tout, il ne fallait pas moins que la musique de John Williams, qui atteint une fois de plus des sommets de génie inégalés. Que serait Indiana Jones sans son inoubliable thème musical ? Presque aussi esentiel au personnage que le fouet. Les effets spéciaux, par contre, ont un peu moins bien vieillis, faisant pencher la scène finale très dangereusement du côté du ridicule. Mais c'est le danger d'une telle entreprise : à force de vouloir un film excellent au premier comme au deuxième degré, on s'aventure en terrain glissant.

Le film est tout de même dans l'ensemble admirablement maîtrisé, constituant pour encore quelques bonnes dizaines d'années une valeur sûre des cinémathèques familiales. Et je vous le répète, revoyez-le avec les gamins, vous ne leregretterez pas !


Roupoil, 27 novembre 2005.



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