Ben oui,j'ai craqué, focément. Moi, on me met la trilogie
Indiana Jones en DVD à moins de 40 euros, je peux pas résister. Indiana
Jones, c'est le souvenir ému de soirées télé formidables, d'un cinéma bête
et méchant mais d'une efficacité incroyable, d'aventures comme on a plus
l'impression d'en voir de nos jours, même avec trois tonnes d'effets
spéciaux en plus. C'est donc avec une émotion certaine qu'on met le disque
dans le lecteur et qu'on attend le générique. Indiana Jones à 25 ans,
est-ce que c'est aussi bon qu'à 12 ? Eh bien vous savez quoi ? C'est
presque mieux !
Au fin fond d'une jungle touffue, Indiana Jones, le célèbre archéologue
viril, est à la recherche d'une statuette d'une valeur qu'on devine
inestimable. Quelques araignées et gouffres remplis de pic plus tard, il
ressort de l'épreuve victorieux et à peine essouflé, mais se fait piquer
la statue par un vieux rival, Bellocq. Rival qu'il ne va pas tarder à
retrouver, puisqu'il est envoyé presque aussi sec à la recherche de
l'Arche d'alliance (rien que ça), planquée dans le désert égyptien et
convoitée par les vilains nazis, aidés par ledit Bellocq. Un détour par le
Népal pour récupérer une charmante coéquipière, et Indy est reparti pour
de trépidantes aventures.
Un génial prologue de dix minutes suffit à Spielberg à enterrer tous les
films d'aventures qui ont précédé ce premier épisode de la série. C'est
totalement invraisemblable (le héros échappe en deux heures à tellement de
dangers qu'on a la flemme de les compter) mais tellement captivant qu'on
en redemande. Et on sera servi, jusqu'à saturation si c'est possible.
Trois continents explorés, ds dizaines de méchants tabassés par une troupe
de gentils réduite à trois ou quatre éléments, des bestioles à foison, des
courses-poursuite, une intrigue faisant la part belle au mystique, une fin
qui vire carrément au fantastique, George Lucas, auteur du scénario, y a
casé tout ce qu'il pouvait. Ca donne au film un rythme incroyable qui fait
que même à la dixième rediffusion, on ne s'ennuie pas une seule seconde.
Il faut dire que les scènes d'action sont époustouflantes, notamment la
mythique course de jeeps.
Mais ce qui est enore plus fort, c'est qu'avec le recul, on se rend compte
à quel point le film, tout en copiant ses prédécesseurs (en mieux !) s'en
moque allégrement. Le héros est indestructible, les méchants totalement
caricaturaux, les péripéties parfois franchement ridicules (le coup de la
fille qui meurt puis réaparrait avec une justification grotesque), et les
bagarres outrancières à souhait. Non seulement, on écarquille les yeux en
permanence, mais on se marre beaucoup !
Pour accompagner le tout, il ne fallait pas moins que la musique de John
Williams, qui atteint une fois de plus des sommets de génie inégalés. Que
serait Indiana Jones sans son inoubliable thème musical ? Presque aussi
esentiel au personnage que le fouet. Les effets spéciaux, par contre, ont
un peu moins bien vieillis, faisant pencher la scène finale très
dangereusement du côté du ridicule. Mais c'est le danger d'une telle
entreprise : à force de vouloir un film excellent au premier comme au
deuxième degré, on s'aventure en terrain glissant.
Le film est tout de même dans l'ensemble admirablement maîtrisé,
constituant pour encore quelques bonnes dizaines d'années une valeur sûre
des cinémathèques familiales. Et je vous le répète, revoyez-le avec les
gamins, vous ne leregretterez pas !
Roupoil, 27 novembre 2005.