Inception,

film de Christopher Nolan (2010)



Avis général : 5.5/10
:-) Une idée de scénario plutôt rigolote. Des trouvailles visuelles assez bluffantes. La tension monte bien au fil de la dernière heure.
:-( La mise en place trop lourde et pontifiante. Pas mal de clichés.

Après une résurrection du plus célèbre des super-héros couronnée d'un gros succès mondial, c'est le retour sur nos écrans d'un Christopher Nolan qui a certainement désormais les mains libres pour faire à peu près ce qu'il veut à Hollywood. Ca tombe bien, il ne manque pas d'idées, et son nouvel opus arrive précéde d'un bon gros buzz et d'une bande-annonce fort intrigante. Vous me direz, ça ne m'a pas empêché d'attendre un bon bout de temps avant d'aller le voir, mais on a attendu de trouver un créneau pratique pour aller le voir à deux (ça faisait bien longtemps que ça ne nous était pas arrivés d'aller au ciné ensemble).

L'histoire suit le parcours d'un drôle de voleur dont les cambriolages se font à l'intérieur des rêves. Exilé hors de son pays suite à une opération qui a mal tourné, il se voit confier une dernière mission particulièrement ambitieuse : tenter de faire germer dans l'esprit d'un jeune héritier de multinationale qu'il a tout intérêt à démanteler son empire. Notre héros embuche une équipe de spécialistes et se lance à l'aventure. Mais tout ça n'est que prétexte à partir à la poursuite de son passé et de sa femme, décédée dans de mystérieuses circonstances.

Pénétrer le monde des rêves c'est laisser libre cours à la fantaisie et un champ de possibilités quasi infinies. Mais, comme on pouvait peut-être s'en douter au vu des antécédents du bonhomme, Nolan ne force pas vraiment sur la poésie, fondant son film sur un méli-mélo scientifico-rationnalisant comme Hollywood les affectionne mais qui est tout de même, il faut bien l'admettre, un peu plombant. Pendant une bonne heure, les éléments se mettent en place sans grande subtilité, et on a droit à une dose de dialogues explicatifs un peu niais qui aurait sûrement bien fait d'être sévèrement réduite au montage. Surtout qu'on se rend compte in fine que ce qui semblait être le coeur de l'intrigue n'est au fond qu'une sorte de gros décor de fond (les relations de l'héritier aves son papa restent très floues, et très franchement on s'en cogne) prétexte à insérer une bluette en flash-back (après Shutter Island, ça commence à devenir une habitude pour Di Caprio) pas très originale ni inspirée, et une quantité fort appréciable de scènes d'action pétaradantes.

Car, ne l'oublions pas, on reste dans le domaine du blockbuster, et Nolan n'y est pas allé de main morte : les rêves sont peuplés d'une véritable armée de soldats prêts à dézinguer tout ce qui bouge, et les sempiternelles suspenses à coup de "plus que trois minutes pour sauver le monde" (ou le héros en l'occurence) sont là aussi. Ca fait plus James Bond que film onirique, mais ne nous plaignons, puisque c'est là qu'on trouve le meilleur du film ! Nolan est autrement plus doué que les tâcherons ayant bousillé les dernières aventures de 007, et on prend grand plaisir à suivre une dernière heure trépidante, parsemée de plans magnifiques, notamment côté niveaude rêve intermédiaire où Joseph Gordin-Levitt se bat avec des corps flottants en apesanteur, c'est vraiment réussi. D'ailleurs, visuellement, tout le film est tout à fait réussi. Musicalement, c'est nettement moins vrai : l'espèce de rythmique obsédante censée faire monter la tension, ça collait très bien pour Batman, là c'est simplement lourd.

Impressions très mitigées donc pour ce poids-lourd estival. Si le film finit par remporter la mise, c'est curieusement plus pour son côté gros film d'action très bien maîtrisé que pour celui, pourtant mis en avant, de film de science-fiction révolutionnaire au scénario diabolique. Je ne suis vraiment pas convaincu que Nolan ait exploité son film dans la meilleure direction (mais bon, c'est sûr, ça cartonne auprès du public, alors...).

Roupoil, 9 septembre 2010.



Retour à ma page cinema