Il y a un adage qui veux que, quand on se retrouve entre
potes, qu'on a le choix entre un bon paquet de films et qu'on veut en
prendre un qui plaise à tout le monde, on finisse par en choisir un qui ne
convient finalement à personne. Quelque part, c'est peut-être une chance
pour les comédies à deux balles comme celle-ci, qui autrement resteraient
sûrement dans le placard dont elles n'auraient jamais du sortir.
Le scénario est à la hauteur de ce que le cinéma comique de l'époque
savait faire : Julien, alias Jean Lefèvre, est envoyé à l'île Maurice pour
d'obscures raisons professionnelles. Il y rencontre Henri (le grand Henri
Guybet), avec lequel il pisse un soir sur un totem. Pas de chance, ça
fache les dieux du coin (qui sont des rigolos qui font « hi-hi-hi » tout
le temps) et il commence à arriver de drôles de choses à nos deux
comparses.
Bon, pas besoin de chercher de grandes motivations philosophiques à un tel
film, le but apparent est de faire rire. Quelque part, ce n'est pas un
échec total, dans la mesure où se prend parfois à tomber à la renverse
tellement le film est mauvais. Passons l'absence de scénario, il n'est que
prétexte à refourguer quelques effets spéciaux, qui hélas
n'impressionneraient même pas ma grand-mère. Ou plutôt si c'est tellement
mal fait que c'en est grotesque : les voitures lévitent et les stylos
bougent tout seuls, à chaque fois sous un angle de caméra, euh,
révélateur... Quant au niveau des gags, il s'élève gentilletement
au-dessus de celui d'un gendarme moyen, ce qui est certes un effort
louable, mais pas suffisant pour réellement intéresser le spectateur.
Allez, ne soyons pas totalement injuste, quelques répliques sont presque
drôles.
Pour le reste, les acteurs sont assez mauvais, comme on peut s'y attendre
: Lefèvre et Guybet font leur numéro, leurs mentors surjouent atrocement,
on a presque envie de donner une mention spéciale à la jeune fille au-pair
bretonne dans son rôle "je montre mes nibards sous la douche", qui a au
moins le physique de l'emploi.
Bon, inutile d'insister plus longtemps, vous aurez compris que ce film est
un navet abyssal ; ceci dit, le pire est que je ne peux même pas le
déconseiller totalement : pour une soirée entre potes suffisament
alcoolisée, il a un potentiel nanar non négligeable...
Roupoil, 1 janvier 2005.