I, robot,

film d'Alex Proyas (2004)



Avis général : 5/10
:-) Un bon rythme, une histoire qui se tient pas mal, un univers futuriste qui me convient.
:-( Rien de furieusement original, une fin vraiment trop facile (non, pas la trappe, c'est trop nul !), un début raté à mon goût (j'ai *horreur* des pubs dans un film).

Dans la catégorie des incontournables du cinéma estival en France, voici le blockbuster avec Will Smith en tête d'affiche. Bon point, ça se veut dans l'esprit d'Asimov. Mauvais point, ça a l'air très action grand public. La subtilité des théories du spécialiste des robots y sera-t-elle bien respectée ? J'avoue que la bande annonce m'avait fait un peu peur : on y voyait des méchants robots et un gentil Will Smith se battant contre eux, bref ça avait l'air très manichéen et peu asimovien. Mais bon, il faut bien s'occuper pendant les longues soirées d'été, rentrons dons dans la salle en essayant d'éviter les préjugés.

Le scenario est assez simple, mais pas simpliste et, ouf, est fortement ancré sur l'interprétation des trois lois du bon vieux professeur Asimov. Dans un futur pas très lointain, la robotique a beaucoup progressé, et les machines sont devenues des sortes d'androïdes capables d'effectuer toutes sortes de tâches d'ordre ménager et dotées d'une intelligence artificielle proche de celle d'un être humain. Toutefois, ils sont programmés pour ne pas pouvoir faire de mal aux humains et les défendre en cas de besoin. Spooner, alias Will Smith, flic de son état, n'a jamais été convaincu par ces tas de ferrailles et représente un cas apparement unique d'humain anti-robot. Il va justement avoir l'occasion d'appliquer ses théories suite au "suicide" du docteur Lanning, le génie de la robotique qui supervise la fabrication de toutes les séries de robots depuis l'invention du cerveau positronique qui a permis la création de leur intelligence artificielle très développée. En coopération/friction avec le docteur Calvin, expert ès psychologie robotique, il va pouvoir vérifier (et nous avec) que les trois lois ne sont pas si simples que celà à interpréter et, accessoirement, qu'il va lui falloir sauver le monde.

La première demi-heure du film ne m'a pas convaincu du tout, mais pas pour les raisons que j'imaginais. Le film est bien fidèle à l'esprit des textes d'Asimov, et même si on a bien droit par la suite à une révolution des robots, rien ne va à l'encontre des situations imaginées par l'écrivain russe. Par contre, le personnage interprété par Will Smith, en espèce de djeunz à boucle d'oreille qui porte des Converse (et là, je ne peux pas m'empêcher de m'énerver un bon coup contre les films qui insérent des espèces de spots de pub pour leurs sponsors comme celui-ci ; bordel, les gros plans sur les Converse, ils n'ont rien à foutre là), me semble complètement à côté de la plaque. De plus, son attitude anti-robot est trop poussée pour être crédible (la scène de poursuite du robot qui court avec son sac à main m'a semblée particulièrement grotesque). C'est d'autant plus étrange que le décor "futuriste mais pas trop" du film m'a convaincu.

Après le premier tiers du film, j'avais donc plus envie de m'enfuir de la salle que de savoir ce qui allait se passer par la suite. Et puis, miracle, une fois l'histoire mise en place, l'action se déroulant de manière assez prévisible (on a parfois l'impression que les effets spéciaux sont carrément recyclés : l'armée de robots façon Attaque des clones ou, pire, les robots acrobates qui font furieusement penser à Spiderman) mais bien rythmée (la légendaire efficacité hollywoodienne à son meilleur), et les reflexions sur le fonctionnement des robots qui maintiennent le cerveau du spectateur en éveil font oublier quelques détails énervants (la trappe pile poil au bon endroit qui permet miraculeusement aux héros de se frayer chemin vers le gros méchant, qui bien évidemment est protégée juste assez pour que le combat soit intéressant mais tourne à l'avantage des gentils ; ah, aussi, Sonny-les-yeux-bleus est un peu caricatural en robot intelligent, mais pour le coup, c'est fidèle à Asimov...).

Bref, les points positifs font plus que compenser les défauts que l'on trouve de toute façon dans quasiment tous les blockbusters. Les acteurs font leur boulot (et les robots aussi :-) ), et à la fin, on se retrouve à être passée d'une impression négative à celle d'avoir passé une soirée agréable. Après tout, le cinéma est là pour nous raconter de belles histoires et, dans ce domaine, la machine Hollywoodienne nous prouve régulièrement qu'elle n'a rien perdu de son talent, et ce I, robot en est un bon exemple.


Roupoil, 8 août 2004.



Retour à ma page cinema