Hostel,

film d'Eli Roth (2005)



Avis général : 7/10
Côte nanar : Ben non, à la surprise générale, ce film n'est pas un nanar...
:-) Une deuxième partie très convaincante : ambiance prenante, accès de violence inattendus et final impressionnant. La bonne musique et les belles images aussi.
:-( Pourquoi diable nous infliger une première heure aussi creuse (enfin, façon de parler, vu la quantité de poitrines opulentes déployée) ?

Oui, je suis allé voir Hostel, en étant parfaitement conscient de ce que j'allais voir, et oui, pire que ça, j'ai bien aimé. Bon, ben c'est tout, je dois encore avoir un côté teenager débile, j'assume. Et pus d'abord, je suis allé voir un vrai film sérieux juste après (que j'ai trouvé mauvais, j'avoue :-) ).

Nous est donc contée l'histoire de trois jeunes gens (deux américains, un islandais) un peu niais (enfin, très portés sur les filles et la cannabis, du moins) qui sont en train de bien s'amuser en vacances à Amsterdam. Mais une rencontre accidentelle les pousse vers la Slovaquie, dans une auberge où les filles sont pour le moins faciles. Bien sûr, ça cache quelque chose.

Comme tout bon film d'horreur, celui-ci réussit à prendre suffisamment le spectateur par les tripes sur la fin qu'on en oublierait presque le début. Mais il serait tout de même trop facile de fermer les yeux sur la première partie, qui semble avoir été scénarisée par un ado boutonneux qui aurait trop regardé M6 le dimanche soir. Tout est essentiellement prétexte à montrer des jolies filles à moitié à poil (voire plus...), et les dialogues volent assez bas. Pourtant, déjà, une certaine singularité accroche le spectateur : on a l'impression que cette gentille daube a été mise en boîte par une équipe de pros efficaces, ce qui la distingue du premier nanar venu. Les acteurs sont quelconques mais collent à peu près à leur rôle, et surtout la réalisation est plutôt agréable, avec de jolis plans sur la campagne slovaque (enfin, tchèque plutôt, puisque le film a été tourné là-bas ; au passage, ouarf pour la vision qu'il donne des pays de l'Est, et pour le petit scandale que ça a créé) et sur le reste. Ce qui donne la curieuse impression d'un film qui serait à une improbable frontière commune au premier et au douzième degré. Une scène comme celle où l'islandais et la russe chantent "Les yeux noirs" (dans le texte) au sauna vaut son pesant de cacahuètes.

Mais comme on n'a tout de même pas payé une place de ciné pour voir ça, on ronge un peu son frein en attendant la suite. On ne sera pas déçus. A partir du moment où le héros (il n'y a plus qu'un, il est arrivé malheur aux deux autres) se retrouve dans un complexe indutriel en fait composé de salles de torture, c'est le bonheur. Ce n'est pas si gore que ça (bon, certes, il y a des scènes croquignolettes, mais je suis surpris que certains en parlent comme d'un film repoussant les limites de l'horreur au cinéma), mais il y a une ambiance assez géniale, et l'action se déroule à un rythme effréné. On est d'ailleurs déçus que le héros s'en sorte aussi rapidement, mais bonne surprise, il reste encore quelques scènes qui sont certainement les meilleures du film, notamment parce que la violence y arrive de façon inopinée et assez gratuite. S'il y des scènes choquantes dans le film, ce sont sûrement celles-là plus que celles de torture. La fin est carrément jouissive pour peu qu'on aime le genre.

Seul léger bémol, le scénario, loin d'être idiot, n'est que très peu exploité. A croire (et ça vaut pour tout le film) que Roth n'a pas eu le courage d'assumer le fait qu'il était en train de faire un bon film, et a fait tout ce qu'il a pu pour rester dans le domaine de la série B. Dommage, mais même comme cela, il est indiscutablement beaucoup plus intéressant que le film d'horreur moyen. Pour les amateurs, foncez, pour les autres, je ne suis pas sûr que ça vous plaira, mais franchement, ça se tente.

Roupoil, 18 mars 2006.



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