Heat,

film de Michael Mann (1995)



Avis général : 5.5/10
:-) Le casting fait assez mal sur le papier. Mann a un style pas inintéressant, les trois heures passent assez vite.
:-( Les situations sont classiques, c'est parfois même clichetonneux. Pacino en fait trop à mon goût.

Que faire à Paris un jour de plein soleil, au début des vacances ? Passer son après-midi dans une salle obscure, bien entendu ! Bon, pour notre défense, il faut admettre que les occasions de voir Heat sur grand écran ne seront pas forcément légion. Ce film reste dans l'histoire du septième comme la seule vraie rencontre à l'écran des monstres sacrés De Niro et Pacino, mais pour être tout à fait honnête, j'y suis surtout allé pour mesurer la valeur de Mann, que je n'avais pu apprécier jusque-là que dans son récent (et assez moyen à mon goût) Deux Flics à Miami.

Le scénario est d'une originalité à toute épreuve : un flic endurci (Pacino) court après un as du crime (De Niro). Mais comme ça ne suffit pas tout à fait à faire un film (du moins pas un de 3 heures), nos deux beaux gosses ont aussi des histoires de coeur : Pacino en est à son troisième mariage mais c'est pas la fête, alors que De Niro fait l'erreur idiote pour un gangster de tomber amoureux. Et puis il y aura, bien sûr, des personnages secondaires torturés, des vilains traitres, des fusillades et un face-à-face entre les deux légendes.

Vous me sentez légèrement blasé ? Vous avez raison. On m'avais plus ou moins vanté Heat comme étant un classique incontournable du polar, et du coup, ne le cachons pas, j'ai été un peu déçu. Pourtant, le film ne manque pas d'atouts. Déjà, il ose crânement une durée un peu effrayante, et s'en sort bien de ce point de vue-là : on ne s'ennuie jamais. Ce qui n'empêche toutefois pas le film de mettre près de deux heures à vraiment décoller. Non pas que le début du film soit totalement inintéressant, mais il faut bien admettre qu'on a déjà vu tout ça trente-six mille fois.

Bien sûr, l'avantage, c'est que c'est dans l'ensemble bien foutu. La réalisation "sale mais maitrisée" de Mann vaut le coup d'oeil, et la présence de deux monstres au casting fait son petit effet. Toutefois, je ne peux m'empêcher de penser que mettre des limites au cabotinage de Pacino n'aurait pas de mal. Par ailleurs, je trouve la nana qui joue sa femme carrément à côté de la plaque. Plus généralement, la vie privée du personnage de Pacino ne passe pas bien. Côté De Niro, c'est un peu mieux, mais tellement attendu...

A la limite, le personnage le plus touchant du lot, c'est Val Kilmer, qui fait plus que trouver sa place au milieu des deux italo-américains. Et puis il y a quelques scènes d'action qui valent le détour ... et qui ont une certaine tendance à éclipser ce qui était manifestement voulu pour être LA scène du film, la rencontre au restaurant entre les deux stars. Finalement, du bon et du moins bon, avec un résultat plutôt positif, mais pas vraiment à la hauteur de mes espérances. Enfin bon, je ne regrette pas de l'avoir vu...

Roupoil, 10 avril 2007.



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