Après une bonne grosse coupure due aux vacances (et à mon
second emploi de baby-sitter), retour au cinéma en cette fin du mois d'août
pour tenter de rattraper quelques-une des sorties estivales les plus
marquantes, ce qui ne devrait d'ailleurs pas être trop difficile... Pour
commencer, une fin (ah, ah), avec cette dernière partie du dernier épisode
d'Harry Potter au cinéma. Cette fois ça y est sûr, ça va se terminer, ils vont
tous mourir dans d'atroces souffrances. Comment ? Ils ne meurent pas tous à la
fin ? Je croyais que depuis Wagner, on devait toujours terminer avec un bon
massacre. Bon, tant pis, Rowling n'hésitant tout de même pas à sacrifier un
peu de ses personnages dans ses bouquins, il devrait quand même y avoir du
sang.
Je ne ferai pas vraiment l'affront à mes lecteurs de tenter de résumer les
épisodes précédents, les personnes qui auraient la drôle d'idée d'aller voir
le film sans être un minimum Pottermaniaques n'y comprendront de toute façon
absolument rien. On retrouve donc notre triplette de héros à l'assaut des
Horcruxes et plus généralement, après un petit intermède à Gringotts, tous les
participants encore vivants de l'épopée à Hogwarts pour une bataille finale
épique.
Peut-être pas si épique que ça, d'ailleurs, car David Yates semble bien décidé
à centrer ce dernier volet sur nos trois jeunes sorciers, ne laissant aux
images d'un Hogwarts bien sombre et la tension de la bataille que le soin de
former un arrière-plan inquiétant. Pas bête, et plutôt dans la continuité du
film précédent, plutôt intimiste. Je vous rassure, ça tatane quand même, et
plutôt bien, les images sont soignées, les effets spéciaux sont beaux, la
musique complètement transparente (désolé, monsieur Desplat, mais le talent
de John Williams continue à manquer cruellement à l'appel), les acteurs n'ont
pas grand chose de subtil à jouer donc ça se passe bien, les pointes d'humour
sont réussies, bref ça se suit tout à fait agréablement.
Malgré tout, on ne peut pas dire que ce dernier opus soit complètement
emballant, il laisse même un léger goût de déception après une première moitié
de septième épisode fort réussie. Pourquoi ? Simplement car le rythme est un
peu moins bien maitrisé, et certaines scènes carrément ratées. Déjà, l'entrée
en matière est bof, la scène à Gringotts étant plus poussive qu'autre chose
(et ne servant à peu près à rien narrativement parlant). Et puis, une fois la
montée en tension bien réussie, le climax final n'en est pas vraiment un, avec
une scène dans un pseudo au-delà tout blanc techniquement casse-gueule (je ne
sais pas quelle qualité d'écran il faudrait pour qu'un plan essentiellement
blanc en numérique paraisse beau, mais là où j'étais ce n'était vraiment pas
le cas), et un combat final assez pauvre (et plombé par des effets et autres
ralentis pas indispensables). On attendait plus du dernier face-à-face entre
Harry et Voldemort.
Et puis tant qu'on y est, il n'est malheureusement pas possible de passer sous
silence la toute fin du film. Alors que Yates évite brillamment l'écueil du
trimphalisme niais à l'issue du combat, il n'arrive pas à arrêter son film
sur la belle scène de jetage de baguette, et décide d'illustrer le dernier
chapitre du bouquin ... en réussissant à faire encore pire que la version
écrite (ce qui n'était pourtant vraiment pas facile !). Au point qu'on se
demande s'il n'y a pas une grosse pointe d'ironie derrière cette scène, qui
penche très fortement du côté du gros nanar. Enfin, on préfèrera retenir les
presque vingt heures de film qui ont précédé, et qui contituent globalement
une assez belle illustration cinématographique de ce qui restera comme un
monument culturel de notre début de troisième millénaire.
Roupoil, 29 aout 2011.