Le temps passe : déjà ma septième introduction à une
critique de film tiré de la saga Harry Potter, quand la
première (alors que ce site venait à peine d'être créé) ne me semble pas
si loin. En tout cas, on approche de la fin, mais on ne l'atteint pas
tout à fait, suite à l'absurde décision des studios de découper ce
dernier opus en deux (enfin, pourquoi pas, mais c'eut été nettement plus
nécessaire pour un ou deux des opus précédents). Au vu de l'intérêt très
limité de la première partie du dernier roman, et de la qualité
franchement médiocre du film précédent de Yates, il y avait de quoi être
très inquiet.
Et pourtant, fort agréable suprise, le film est bon ! Très bon même,
sûrement le meilleur de la série à ce jour. Dès les premières minutes,
on sent que Yates a repris la main. Via les mines sombres des trois
héros principaux de l'aventure, il nous remet tout de suite dans le bain
et l'atmosphère pas vraiment joyeuse du petit monde des sorciers où les
vilains semblent bien avoir pris irrémédiablement le dessus. Les
premières violences ne tardent d'ailleurs pas à débouler à l'écran, lors
d'une course-poursuite aérienne plutôt convaincante. Bref, on est
dedans, à fond, et on ne demande qu'une chose c'est de savoir ce qui va
se passer ensuite.
La suite, les fans le savent bien, c'est une errance assez curieuse
d'Harry, Ron et Hermione, chargés d'une mission qui semble bien trop
lourde pour leurs épaules et nantis de trop peu d'indices pour
réellement progresser. Cette partie, tout comme dans le livre, est moins
prenant, mais le film a l'évident avantage de pouvoir meubler à coups de
paysages grandioses, et réussit à ne pas trop se noyer dans les
dialogues insipides. Les quelques coupures un peu plus animées suffisent
même largement à permettre au film de garder un bon rythme, au point
qu'on est surpris quand ça s'arrête, les deux heures étant passées à une
vitesse folle.
Bien sûr, tout n'est pas parfait non plus, du jeu d'acteurs pas toujours
transcendant (méchants un peu forcés) à une scène de poursuite dans les
bois à jeter à la poubelle car inregardable (finalement, c'est peut-être
pas plus mal que l'action soit limitée dans ce volet) mais on oublie
volontiers car les vrais moments forts, qui laissent ici la part belle à
l'émotion, sont eux particulièrement réussis, notamment la scène
quasi-finale sur la plage (je vais éviter de spoiler).
Il faut dire aussi que près de dix ans après le premier film, on s'est
bien sûr attachés aux personnages mais aussi à leurs incarnations à
l'écran. Pas besoin donc d'en faire trois tonnes pour que ça passe quand
le drame pointe le bout de son nez. Mais peu importe, on attend la fin
avec d'autant plus d'impatience !
Roupoil, 11 décembre 2010.