Harry Potter et le prince de sang-mêlé

film de David Yates (2009)



Avis général : 4.5/10
:-) Visuellement soigné, quelques pointes d'humour atteignent leur cible.
:-( On s'emmerde presque. Le fond de l'histoire est bien peu présent.

Jusqu'ici, les dates de sortie françaises des adaptations de la saga Harry Potter au cinéma avaient navigué plus ou moins aléatoirement entre la fin de l'année et le début des grandes vacances. Pour ce sixième épisode, on a eu droit aux deux ! D'abord annoncé pour décembre 2008, puis repoussé au grand dam des fans à l'été 2009, voici donc l'avant-dernier volet qui débarque enfin sur les écrans. Avant-dernier ? Ou presque, puisque les producteurs, appât du gain oblige certainement, ont décidé de découper le septième et dernier livre en deux films. Mais on n'en est pas là, puisqu'il faudra encore attendre au moins un an et demi avant de voir la suite.

Cette fois, ça y est, tout le monde est au courant, les méchants sont de retour et on s'organise dans chaque camp pour être le mieux paré avant l'affrontement final. Côté vilains, le fils Malfoy a été chargé d'une mission de la plus haute importance, secondé par un Snape toujours aussi ambigu. Quant aux gentils, Dumbledore devient de plus en plus le mentor de Harry, l'emmenant dans les méandres du passé de Voldemort.

L'un des problèmes évidents qu'on pouvait deviner pour l'adaptation de ce sixième livre, c'est qu'il s'agit essentiellement d'un épisode de transition, où il ne se passe finalement pas grand chose de bien palpitant, et où le livre mettait énormément l'accent sur le passé de Voldemort, certes passionnant mais pas forcément le plus facile à faire passer à l'écran. De fait, les auteurs ont choisi de ne pas accumuler les flash-backs, et ont donc réduit cette partie à son minimum. De même, les agissement de l'ordre du Phénix, tout comme dans l'épisode précédent, sont présentés de façon essentiellement symbolique. Mais alors, qu'ont-ils mis dans le film, me demanderez-vous ?

Eh bien, de façon assez surprenant, Yates et ses sbires (qui enchaineront pas moins de quatre films de la saga puisqu'ils restent en charge pour les deux derniers) ont centré le film sur les amourettes de nos jeunes héros, transformant la saga fantastique en une sorte de "Beverly Hills chez les sorciers", sous le regard d'un Dumbledore paternaliste et taquin. Il y a de quoi craindre le pire ... mais en fait ce n'est pas si mal fait, et l'humour pas si lourd que ça fait assez bien passer la durée du film.

J'ai presque envie de dire heureusement, car pour le reste c'est tout de même bien décevant. Comme pour l'épisode 5, c'est visuel très sombre (mais beau), mais ça manque encore plus cruellement de dynamisme (et pour cause, il y a moins d'action dans le scénario à la base), ce qui fait que quasiment à aucun moment on ne vibre aux aventures de notre sorcier préféré. Même la scène dans la cave à la fin manque d'intensité. Pire, l'attaque finale et le fameux meurtre qui la conclut ressemble plus à une petite ballade dans Hogwarts qu'à un quelconque combat. Bref, tout cela est assez décevant, et je commence déjà à m'inquiéter pour les derniers films : dans la mesure où il ne se passe à peu près rien dans la première moitié du bouquin, on se demande bien quel découpage ils vont pouvoir nous trouver... Gaffe quand même, car à ce rythme-là les films ne vont pas tarder à être franchement mauvais.

Roupoil, 5 août 2009.



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