Le temps passe, un peu trop vite même pour que les
jeunes acteurs continuent à rester crédibles dans leur rôles puisqu'il
s'est tout de même déroulé six ans depuis la sortie de l'adaptation du
premier épisode, et nous voilà déjà au cinquième film retraçant l'histoire
du plus célèbre sorcier d'Angleterre. Comme le veux la tradition depuis un
petit moment, nouveau changement de réalisateur pour cet opus a priori
casse-gueule vu la densité du bouquin.
C'est le bordel au pays des sorciers. Le grand méchant Voldemort est bel
et bien revenu, mais le ministre de la Magie refuse d'y croire, et Harry
se retrouve bien seul malgré le soutien de Dumbledore et de quelques
autres, réunis en secret dans la confrérie de l'Ordre du Phénix pour
lutter contre les vilains. Après avoir bien failli se faire virer de son
école pour avoir tatané des dementors dans la rue, Harry fait la
connaissance de son nouveau prof, Dolorès Umbridge, qui ne va pas tarder à
imposer sa loi sur Hogwarts, au point de menacer Dumbledore lui-même.
Pendant ce temps, Voldemort semble attaché à récupérer un mystérieux
objet.
Le changement de style est assea manifeste lors des premières du film, qui
se déroulent comme d'ahabitude à Londres chez les Muggles. Yates semble
s'être inspiré de l'esthétique assez réaliste qu'avait utilisée Cuaron
dans le troisième épisode, en rajoutant encore une couche de sobriété. Si
vous allez voir le film pour en prendre plein les yeux, vous risquez
d'être déçus. Les effets spéciaux sont là, mais pas spécialement
spectaculaire, Yates recherchant plutôt un visuel froid et cohérent (très
beaux effets lors du grand combat final). Par rapport à l'interminable
scène à dos de dragon du film précédent, ça change...
Personnellement, je ne m'en plains pas, puisque cela va de pair avec un
allègement fort bienvenu au niveau de la narration. Ici, on ne se
précipite pas, on prend bien le temps de poser ses scènes, au risque même
de paraitre un peu lent. Bien sûr, les grincheux iront dire qu'on y perd
pas mal au niveau du contenu par rapport au livre. Certes, mais au moins
ça se suit très bien, et l'essentiel me semble préservé, même si l'Ordre
du Phénix semble bien transparent.
Mais là n'est pas le principal problème : tout simplement, et même s'il
fait mieux que l'illustration plate que constituaient les deux premiers
épisodes, il manque cruellement un côté épique à ce film (qui avait été
partiellement trouvé par les deux précédents). C'est gentil, c'est joli,
le fond est suffisant pour rendre le film plus que correct, mais ça ne va
pas chercher plus loin. Un peu à l'image d'une musique qui se répète sans
arriver à la cheville de celle initialement composée par Williams, et
d'une bande de jeunes acteurs qui manquent cruellement de charisme. Un bon
cru pour du Harry Potter toutefois.
Roupoil, 22 juillet 2007.