Harry Potter et la coupe de feu

film de Mike Newell (2005)



Avis général : 6.5/10
:-) Visuellement impeccable, on ne s'ennuie pas une seconde (l'histoire très touffue aidant). Les acteurs s'en sortent bien dans l'ensemble. La dose d'humour ajoutée.
:-( Le rythme un peu haché, dur à la trop courte durée du film (pourtant deux heures et demie !). Un manque de recul par rapport au livre.

Retour aux bonnes habitudes pour Harry Potter, avec une sortie mondiale en décembre comme pour les deux premiers volets. Au vu de la bande annonce, toujours plus de moyens pour nous en mettre plein les yeux, et un nouveau réalisateur en la personne de Mike Newell, décidément très éclectique depuis son succès surprise avec Quatre mariages, un enterrement. Disposant du meilleur des six tomes parus à ce jour dans la série (oui, je me suis mis à jour depuis ma critique du troisième épisode), on attendait beaucoup de lui...

Tout commence, pour ceux qui l'auraient oublié, par l'événement sportif majeur du petit monde des sorciers : la finale de la coupe du monde de Quidditch, qui est ici surtout prétexte à une première et terrifiante apparition publique des gros méchants Death Eaters (nan, j'aime pas la traduction française, alors je parlerai anglais, pouêt), de retour en forme depuis que leur maître; Lord Voldemort, semble refaire surface. Mais cet événement est sans surprise expédié dans le film pour faire place à celui qui est de fait au coeur du livre : le Tournoi des trois sorciers et ses terrifiantes épreuves, occasion d'introduire de nouveaux personnages venus d'horizons divers, et de faire braver une fois de plus à notre cher Harry des dangers insoupçonnables.

Première constatation en sortant de la séance : deux heures et demie, c'est bien court ! Les épisodes précédants avaient de plus en plus de mal à s'insérer dans le format d'un film, c'est sans surprise que celui-ci est carrément à l'étroit malgré les 150 minutes accordées par le producteur. Conséquence évidente, certains passages sont expédiés, voire baclés, et/ou risquent de perdre en clarté pour ceux qui n'ont pas lu le bouquin. La coupe du monde de Quidditch a presque été sacrifiée, et les révélations finales se bousculent (oui, certes, dans le livre aussi, mais l'impression est très différente quand on lit...). Plus généralement, le rythme du film est un peu bancal, et même carrément haché par moments. On aurait aimé que Newell passe un peu plus de temps sur les petits détails de la vie à Hogwarts, qui font tant le charme des bouquins de Rowling, mais on se contentera ici de quelques pointes d'humour par ailleurs fort bienvenues (la deuxième partie du bal, énorme).

Ce qui prend beaucoup de temps (un peu trop ?), ce sont les nombreux morceaux de bravoure occasionnés par le scénario : chacune des trois épreuves, naturellement, et le combat final dans le cimetière. On ne peut pas vraiment se plaidre, ceci dit, dans la mesure où toute l'équipe a fort bien fait son boulot pour que le potterophile de base ne soit pas déçu par ces moments forts : effets spéciaux impeccables, décors et surtout personnages (au sens large) superbes, dragons et Voldemort en tête, réalisation à l'ancienne (ça bouge pas dans tous les sens sans raison) très agréable, franchement, on admire. Comme en plus les acteurs sont toujours très convaincants (j'avoue, en bon Roupoil, je me demandais surtout qui ils allaient dénicher pour jouer Fleur :-) ), le temps passe extrêmement vite et agréablement.

Mission accomplie donc pour Newell, même s'il n'a pas apporté autant de fraîcheur que Cuaron à l'épisode précédent. Curieux paradoxe de ce genre d'adaptation tout de même : plutôt que de constituer une substitution au livre, le film ne sera certainement pleinement apprécié que par ceux qui ont déjà lu le bouquin... Ah, et une dernière petite critique : rendez-nous John Williams pour le cinquième volet !

Roupoil, 19 décembre 2005.



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