Rien de tel qu'un bon vieux film grand spectacle
made in Hollywood pour finir en beauté une journée de la Fête du Cinéma.
Bon, ça m'embête un peu d'aller voir le troisième épisode de la saga
Potter alors que je n'ai lu que le premier (et que je n'ai pas vu les deux
précédents films), mais on m'a assuré que ce n'était pas un problème (et
de fait, je n'ai rien remarqué qui m'ait gêné). Je découvre donc l'univers
magique d'Hogwarts pour la première fois à l'écran, et force est de
constater que ça ne vaut pas un bon vieux bouquin. C'est bête à dire, mais
j'ai beau trouver les effets spéciaux très bien faits (l'hippogriffe par
exemple m'a parfaitement convaincu, le loup-garou moins, mais globalement
pas de fausse note), le château et les personnages plutôt fidèles à
l'image que je m'en étais faite à la lecture du premier bouquin, il manque
quelque chose. Je ne sais pas vraiment quoi, peut-être un brin de magie
supplémantaire. Peut-être n'est-il pas vraiment possible de donner d'un
monde virtuel comme celui-là une représentation cohérente avec
l'imaginaire de chacun. Peut-être aussi que le fait d'avoir des acteurs en
chair et en os et des décors réalistes ne colle pas tout à fait dans mon
esprit avec l'univers magique de Miss Rowling (j'avoue que je me sentirais
plus à l'aise avec un Dumbledore héritier du Merlin de Disney et un
château carton-pâte plein de couleurs pastel, mais on va encore me dire
que j'ai mauvais goût).
Une fois cette légère déception passée, la machinerie habituelle du
blockbuster hollywoodien se met en route : scenario sans temps mort,
réalisation d'une efficacité bienvenue, acteurs crédibles, grands moments
attendus mais réussis (idéalement soulignés, comme d'habitude, par la
musique toujours génial du bon vieux docteur Williams ; je ne dirai
jamais assez de bien des musiques de films de John Williams), aucun
problème, on rentre dans l'action sans rechigner et on en ressort deux
heures plus tard, le sourire aux lèvres. Le seul moment un peu raté du
film est à mon goût la grande scène révélatrice dans le manoir hanté, où
tout s'enchaîne en cinq minutes, mais où on a la vague impression que les
rebondissement arrivent comme un cheveu sur la soupe. J'attends d'avoir lu
le bouquin pour donner un avis définitif sur la question, mais je ferais
un peu le même reproche aux bouquins : un scenario un peu trop "facile",
avec retournements de situation forcés et climax tellement calibrés qu'ils
en deviennent prévisibles. C'est plus dans les détails que se trouve à
mon avis la force d'Harry Potter (au cinéma comme sur papier), des idées
simples mais géniales (je pense dans le cas du troisième épisode à la
carte magique ou au bidule à revenir dans le temps, idée séja vue cent
fois ailleurs mais rarement aussi bien exploitée), ces petits riens qui
contribuent à renforcer l'atmosphère magique de Hogwarts, et nous donne
envie d'y retourner chaque année.
Tout ce blabla pour peut-être convaincre ceux qui n'ont pas encore
succombé à la Pottermania (pour les autres, je me doute que ça fait
longtemps qu'ils sont allés voire le film sans attendre mon avis :-) )
qu'ils peuvent tenter l'expérince sans grand risque d'être déçus. Les
best-sellers/blockbusters méritent parfois vraiment le succès qu'ils
rencontrent.
Roupoil, 15 juillet 2004.