Habemus papam,

film de Nanni Moretti (2011)



Avis général : 4.5/10
:-) Des situations cocasses et certaines scènes réussies.
:-( Ce n'est jamais très drôle et ça ne mène pas bien loin.

Nanni Moretti, c'est un peu à lui tout seul la personnification du cinéma indépendant italien actuel. Cinéma d'auteur tout en étant populaire, que rêver de mieux ? Et pourtant, je n'avais jamais gouté à son cinéma, et ce malgré les conseils insistants d'un Denis qui se reconnaitra. Peut-être avais-je peur d'un peu trop de politique. Pour cette fois-ci, c'est plutôt de religion qu'il est question, comme le titre l'indique.

Le conclave est donc réuni pour élire un nouveau pape, puisque le précédent a eu la mauvaise idée de mourir. Trois candidats sont favoris des sondages mais, comme souvent, les sondages se gourrent (faut dire que le système de vote n'aide pas) et c'est un illustre inconnu, le gentillet Melville, qui est élu. Il semble ne pas bien réaliser ce qui lui arrive jusqu'au moment où il doit se présenter au balcon et craque complètement, courant se réfugier dans ses appartements. Le Vatican en panique amène un psy qui n'arrange rien. Pire, le pape se carapate dans Rome pour prendre le temps de réfléchir.

Voilà un pitch qui, mine de rien, a de la gueule ! Et de fait, tout la séquence initiale, sans être tordante, amuse et laisse entrevoir de belles perspectives, que l'arrivée du psy qui fout le bazar au Vatican pourrait encore embellir. En plus, un face-à-face Picolli-Moretti pourrait être sympa à observer. Mais ce face-à-face n'aura pas lieu, puisque le pape s'enfuit alors que le psy reste enfermé avec les cardinaux, cherchant à s'occuper au point de les faire participer à un tournoi de volley-ball (séquence assez marrante ma foi).

On alterne alors entre scènes au Vatican (un peu répétitives mais dans l'ensemble réussies) et pérégrinations de Picolli dans Rome, à la recherche de sa passion junévile pour le théâtre. C'est souvent étonnant, parfois intrigant, mais jamais réellement passionnant, ni d'ailleurs très drole. Et quand au final, après avoir pas mal tourné en rond, on débouche sur une conclusion pas franchement emballante, on se demande sincèrement si Moretti a vraiment creusé suffisamment son beau sujet.

Pas franchement centré sur la religion (ceux qui s'attendent à une critique acide seront déçus), pas grand chose à dire sur la psychanalyse, ni sur le théâtre, le film, à l'image de son personnage principal, déambule sans bien savoir où le mèneront ses pas, pour revenir à peu de choses près à son point de départ. Pas vraiment mauvais donc, mais quand même une assez sérieuse déception.

Roupoil, 19 septembre 2011.



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