Bienvenu à Gattaca,

film d'Andrew Niccol (1997)



Avis général : 7/10
:-) Un point de départ interéssant, servi par des acteurs inspirés et une esthétique sympa.
:-( La façon dont le sujet est traité confine parfois à la balourdise.

Comme il n'y a rien de bon au ciné en ce moment, j'ai le temps de voir ou revoir quelques-uns des films quicommencent à s'accumuler sur les étagères chez moi. Au programme ce soir, un petit film d'anticipation que j'ai acheté sur un coup de tête, et dont les avis que j'en ai reçus étaient plutôt divergents. Reste à me forger le mien.

Pour ceux qui, comme moi, n'auraient pas compris toutes les subtilités du titre, sachez que le nom Gattaca n'a pas été choisi au hasard, il est composé uniquement des lettres GTAC, ce qui devrait éveiller les soupçons de ceux qui ont étudié un minimum de génétique dans leur jeunesse. De génétique, il est donc question ici, dans un futur pas si lointain où tout se joue à la naissance. Jérome Morrow avait tout pour lui, mais un accident le laisse coincé sur un fauteuil roulant. Il offre ainsi sa chance à Vincent, un enfant naturel condamné par une faiblesse cardiaque, mais à la rage de vivre intacte.

Très bon point de départ que la description d'une société où l'eugénisme est devenu la règle et où l'avenir d'un enfant est joué dès la première analyse sanguine. Restai à voir ce que les scénaristes alaient en faire. Sans grande surprise, ils ont un peu camouflé la réflexion derrière le récit d'une destinée hors du commun et une apologie du dépassement de soi. C'est un peu dommage, et ça devient même par moments très voyant (le fait que le policier soit le frère du héros, qui n'est plus une surprise pour personne au moment où on l'apprend tant cela suit la logique du récit, est tout de même un peu dur à avaler). Le film y perd certainement en crédibilité (ben non, on ne peut pas croire que dans une société où on traque le moindre cil égaré, un mèdecin puisse faire monter tranquillement un imposteur dans une navette spatiale), mais une fois admis qu'on est dans le style hollywoodien commercial, il possède bien d'autres qualités.

Déjà, l'univers recréé par Niccol (dont c'était le premier film) est assez cohérent, et esthétiquement réussi. Pas de gros effets spéciaux voyants, c'est assez sobre, mais efficace. Ca joue beaucoup dans l'aceptation par le spectateur des petites incohérences déjà signalées. Et puis il y a les acteurs, notamment le duo Ethan Hawke/Jude Law, tous les deux très bons. Ils donnent tellement chair à leurs personnages que la réflexion, si ele n'est que rarement engagée directement dans le film, vient naturellement à l'esprit du spectateur. Ajoutez à cela une ou deux scènes vraiment bien foutue (la montée d'escalier du paralytique est peut-être la plus ntense du film) et vous obtenez un résultat très solide.

Tout cela ne suffira peut-être pas à convaincre ceux qui attendaient de ce film autre chose qu'un film de science-fiction de plus, mais reste largement au-dessus d'oeuvres aux thèmes similaires de la même période (par exemple le peu subtil The Island, qui avait pourtant un scénario aussi intéressant, mais qui l'a noyé dans l'action, tout le contraire de ce qu'on a ici). En ce qui me concerne, une satisaction.

Roupoil, 1 avril 2006.



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