Les Griffes de la nuit,

film de Wes Craven (1984)



Avis général : 6/10
:-) Une inventivité rarement présente dans ce genre de films. La musique (non, c'est pas un troll, moi, je l'aime bien, mais tout le monde ne sera peut-être pas d'accord :-) ).
:-( La fin étrange. Le rythme quand même pas trépidant de l'ensemble.

C'est toujours une expérience intéressante de voir, longtemps après sa sortie, un film qui a marqué un genre au point de devenir une référence, surtout si on a vu auparavant quelques-uns de ses successeurs. C'était mon cas avec ce premier épisode des aventures de Freddy, et je dois avouer que je m'attendais à voir un film plus intéressant au troisième degré qu'au premier, ce qui n'est pas forcément le cas.

Je pense qu'une bonne partie de mon lectorat connait l'idée de base qui sous-tend la série : l'ignoble Freddy Krueger, avec son désormais mythique visage de grand brûlé et ses non moins célèbres doigts-rasoirs (c'est rigolo, parce qu'on était partis pour regarder Edward aux mains d'argent à la base, et comme la cassette marchait pas, on s'est rabattus là-dessus), hante les rêves des adolescents d'Elm Street. Pire, il semble avoir une influence sur la réalité, à tel point qu'il trucide fort joliment une demoiselle dans son sommeil. Pour son amie Nancy, il s'agit maintenant de rester bien éveillée pour éviter le pire.

Ce qui est impressionnant dans ce film, c'est que, même copié et caricaturé des dizaines de fois, même avec son esthétique années 80 un peu datée et ses effets spéciaux parfois limite (voire même carrément grotesque pour la disparition de Freddy à la fin), il parait dix fois plus innovant que les navets d'horreurs qui sortent de nos jours. Maîtrisant parfaitement le mélange de premier degré bêtement flippant et d'humour distancié, il réussit aussi à ne pas être trop prévisible et à caser quelques idées franchement bien venues (le principe de base du scénario, bien sûr, mais aussi par exemple la pseudo-pendaison dans la cellule). Qui plus est, l'utilisation de procédés certes classiques mais efficaces (jeux de lumière, musique électronique objectivement nulle mais qui, je trouve, colle très bien au film) aide le spectateur à se laisser absorber entre deux bouchées de pop-corn.

Après, bien sûr, ça reste un film d'horreur, et celui-ci n'évite pas certains défauts génériques : platitude de l'action dès qu'il n'y a pas de suspense, scènes d'horreur trop étirées selon moi (même si ce sont les plus intéressantes), en gros, le film aurait pu être deux fois moins long et plus intense, ça ne m'aurait pas déplu. Et puis franchement, la fin est foirée. Que Craven n'ai pas voulu faire un bête happy end mielleux, pourquoi pas, mais là, ça tombe un peu n'importe comment.

Un petit film sympathique à ne pas prendre trop au sérieux donc. Je pense que je ne serai jamais un grand fan de films d'horreur, mais disons que celui-ci appartient à la catégorie que je peux regarder sans m'ennuyer un jour où je ne trouve rien de mieux :-).

Roupoil, 13 juillet 2005.



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