Frankenstein,

film de James Whale (1931)



Avis général : 5.5/10
:-) Une intrigue simple mais efficace, le maquillage de Karloff.
:-( Un peu trop linéaire et appliqué.

La Fête du Cinéma, c'est aussi l'occasion de découvrir sur grand écran des classiques intemporels (merci aux cinéma Art et Essai du cinquième pour leurs choix toujours stimulant, d'ailleurs). Pour cette année, on remonte très loin dans le temps avec les deux épisodes de Frankenstein illustrés au début des années 30 par James Whale. Pour des raisons d'organisation, je les ai vus dans le désordre, mais je vais reprendre l'ordre historique pour mes critiques.

L'intrigue du film est une sorte de condensé de l'histoire écrite par Mary Shelley, pas très fidèle si j'en crois certaines sources, mais l'esprit y est : Victor Frankenstein, savant de son état, arrive au bout de ses recherches sur la vie, et s'apprête à créer de toutes pièces un être vivant à l'aide de petits morceaux prélevés sur des cadavres. Pour cela, il s'isole quelque peu du reste du monde avec son assistant, et inquiète grandement son père et sa fiancée.

Bien sûr, le sous-texte religieux qui devait être très important à l'époque (l'homme qui a voulu concurrencer Dieu en créant de la vie est justement puni) est un peu daté, mais le film brasse tout de même des thèmes qui sont restés très actuels (les dangers de la science) et ont même retrouvé toute leur force avec les histoires récentes de clonages et autres OGM. Qui plus est, l'intrigue est suffisamment simple et universelle pour passer l'épreuve du temps sans encombre (il n'y a qu'à voir les adaptations plus récentes).

Pour le reste, il m'est toujours difficile de juger un film qui a près de 80 ans sur les mêmes critères que ceux qui sortent aujourd'hui. La mise en garde sur la terreur que risque d'inspirer le film fait sourire, et même la scène de meurtre est plus ridicule qu'autre chose. Quand au jeu des acteurs et autres décors, ce n'est clairement pas le même cinéma. On peut en tout cas reconnaitre que l'atmosphère recréée est assez sympathique, que le personnage du monstre est réussi, et les quelques scènes d'action (l'incendie final notamment) s'en sortent plutôt bien. Pour le reste, peu de surprises, pas de grosses émotions non plus, ça se laisse regarder mais ça manque un peu de piment.

On peut comprendre que le film ait été un fondateur du genre, avec sa belle maitrise technique, mais il est évident qu'on a assez souvent fait mieux depuis, et même pas la peine d'aller chercher très loin, puisque le deuxième épisode mis en scène par Whale est déjà d'une tout autre tenue. Rendez-vous à la critique suivante !

Roupoil, 7 juillet 2008.



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