L'été à Paris est souvent l'occasion d'aller voir des
reprises de vieilleries qu'on aurait sûrement jamais eu l'idée de regarder
autrement. Au menu du jour, un classique du cinéma italien, auquel je
rappelle à mes lecteurs que je ne connais essentiellement rien.
D'ailleurs, je n'ai même pas vu le célèbre Voleur de bicyclette
du même réalisateur. Mais il s'agit ici d'un film nettement plus tardif,
en couleurs, euh, comme on n'en fait plus, ceci dit.
Tout commence donc dans le jaridn des Finzi-Contini, dans la bonne ville
de Ferrare à la fin des années 30. Un certain nombre de jeunes gens y ont
été invités à jouer au tennis par la famille du même nom, qui outre le
fait qu'elle possède un parc qui fait apparemment quelques hectares, a le
mauvais goût (pour l'époque) d'être juive. Du coup, interdits de tennis
dans le club de la ville. Mais ce n'est qu'un début. Ce qui semble un peu
turlupiner le gentil Giorgio, accesoirement amoureux de la fille
Finzi-Contini. Son père (à Giorgio) essaie de se conformer aux directives
des fachos, en attendant des jours meilleurs. Pour ce dernier point, c'est
pas gagné. Pour l'histoire d'amour de Giorgio non plus, d'ailleurs.
Le mélange de la petit histoire et de la grande est un classique du
cinéma, et après tout pourquoi pas, mais là il faut bien avouer que la
sauce prend moyennement. Le côté historique est en fait certainement le
plus intéressant. Assister de l'intérieur à la montée de la pression sur
les juifs et au manque de réaction relatif de ceux-ci, jusqu'à la tragique
scène finale, donnait un bon point d'ancrage au film. La romance avortée
est hélas beaucoup moins intéressante. On a compris en cinq minutes de
quoi il en retournait, mais ça occupe tout de même tout le film (on aurait
presque envie de dire que ça parasite le vrai sujet, qui du coup
n'apparait qu'en fond).
Les effets de zoom voyants et autres flash-backs niaiseux n'aident pas non
plus à se passionner pour la chose. En fait, la réalisation dans son
ensemble est assez irritante, appliquée et voyante à la fois (les
mouvements de caméra notamment). Quand à l'esthétique globale, je veux
bien que le film commence à dater, mais tout de même (que je sache, Le
Parrain n'est plus jeune que de deux ans, et la différence au niveau
de l'image est hallucinante). C'est très vert, un peu flou, en gros on se
croirait dans les pages mode d'un magazine qui aurait voulu faire un effet
romantique foireux.
Le film est tiré d'un bouquin. Eh bien je crois que le mieux est encore de
se reporter à ce livre, puisque le principal intérêt du film est le fond,
la forme étant globalement assez insupportable. Enfin, tout le monde ne
semblant pas partager mon avis, loin de là, vous pouvez toujours préférer
croire que c'est moi qui ai un atroce mauvais gout. Mais pour le coup je
l'assume assez bien.
Roupoil, 29 juillet 2007.