Le Jardin des Finzi-Contini,

film de Vittorio de Sica (1970)



Avis général : 4/10
:-) Un fond historique assez intéressant.
:-( L'esthétique franchement datée à mon goût. Et puis quand même, on s'emmerde pas mal.

L'été à Paris est souvent l'occasion d'aller voir des reprises de vieilleries qu'on aurait sûrement jamais eu l'idée de regarder autrement. Au menu du jour, un classique du cinéma italien, auquel je rappelle à mes lecteurs que je ne connais essentiellement rien. D'ailleurs, je n'ai même pas vu le célèbre Voleur de bicyclette du même réalisateur. Mais il s'agit ici d'un film nettement plus tardif, en couleurs, euh, comme on n'en fait plus, ceci dit.

Tout commence donc dans le jaridn des Finzi-Contini, dans la bonne ville de Ferrare à la fin des années 30. Un certain nombre de jeunes gens y ont été invités à jouer au tennis par la famille du même nom, qui outre le fait qu'elle possède un parc qui fait apparemment quelques hectares, a le mauvais goût (pour l'époque) d'être juive. Du coup, interdits de tennis dans le club de la ville. Mais ce n'est qu'un début. Ce qui semble un peu turlupiner le gentil Giorgio, accesoirement amoureux de la fille Finzi-Contini. Son père (à Giorgio) essaie de se conformer aux directives des fachos, en attendant des jours meilleurs. Pour ce dernier point, c'est pas gagné. Pour l'histoire d'amour de Giorgio non plus, d'ailleurs.

Le mélange de la petit histoire et de la grande est un classique du cinéma, et après tout pourquoi pas, mais là il faut bien avouer que la sauce prend moyennement. Le côté historique est en fait certainement le plus intéressant. Assister de l'intérieur à la montée de la pression sur les juifs et au manque de réaction relatif de ceux-ci, jusqu'à la tragique scène finale, donnait un bon point d'ancrage au film. La romance avortée est hélas beaucoup moins intéressante. On a compris en cinq minutes de quoi il en retournait, mais ça occupe tout de même tout le film (on aurait presque envie de dire que ça parasite le vrai sujet, qui du coup n'apparait qu'en fond).

Les effets de zoom voyants et autres flash-backs niaiseux n'aident pas non plus à se passionner pour la chose. En fait, la réalisation dans son ensemble est assez irritante, appliquée et voyante à la fois (les mouvements de caméra notamment). Quand à l'esthétique globale, je veux bien que le film commence à dater, mais tout de même (que je sache, Le Parrain n'est plus jeune que de deux ans, et la différence au niveau de l'image est hallucinante). C'est très vert, un peu flou, en gros on se croirait dans les pages mode d'un magazine qui aurait voulu faire un effet romantique foireux.

Le film est tiré d'un bouquin. Eh bien je crois que le mieux est encore de se reporter à ce livre, puisque le principal intérêt du film est le fond, la forme étant globalement assez insupportable. Enfin, tout le monde ne semblant pas partager mon avis, loin de là, vous pouvez toujours préférer croire que c'est moi qui ai un atroce mauvais gout. Mais pour le coup je l'assume assez bien.

Roupoil, 29 juillet 2007.



Retour à ma page cinema