Il y a déjà quelques années de cela, j'avais été voir au
cinéma l'un des films d'Emmanuel Mouret (Changement d'adresse,
pour être précis), et avait été plutôt agréablement surpris par cet humour
sans prétention, à des années-lumière de la tendance actuelle à la comédie
bien grasse et peu subtile. Mouret faisait donc partie depuis de la liste
des réalisateurs dont je surveillais les sorties. Ca ne m'a pas empêché de
manquer son film suivant, mais je me rattrape aujourd'hui avec sa dernière
comédie, au titre très "mouretien".
Jean-Jacques et Ariane (si, si, je vous jure, ils s'appellent vraiment
comme ça) filent le parfait amour jusqu'au jour où elle arrive à se
convaincre à tort que lui est attiré par une autre femme, croisée quelques
jours plus tôt. Elle le pousse même à la tromper avec cette femme, qui
s'avèrera être la fille du président au cours d'une soirée rocambolesque
où Jean-Jacques va se retrouver poussé dans les bras, non pas d'une, mais
de deux femmes fort charmantes.
Pour ceux qui sont déjà familiers du cinéma de Mouret, une chose est
certaine, ils ne seront pas dépaysés. Pour les autres, rappelons qu'il
s'agit d'un genre de comédie un brin surranée qui lorgne îci sévèrement du
côté de Blake Edwards lors d'une soirée mémorable où Jean-Jacques
(interprété par le réalisateur) enchaine les maladresses. Le jeu des
acteurs est toujours un brin artificiel, ce qui peut charmer comme agacer
et les dialogues très soignés.
Honnêtement, sur la première partie du film (avant la fameuse soirée),
j'ai presque trouvé que Mouret en faisait trop et que ses discussions avec
sa compagne sonnaient assez faux, sans réellement réussire à décrocher au
spectateur plus qu'un gentil sourire. Et puis, fort heureusement, le style
change assez nettement ensuite, et le mélange de gags plus visuels et de
situations quasi absurdes emporte nettement plus l'adhésion. Au point que,
quand le film s'achève, on n'y croit pas, et on redemanderait une bonne
demi-heure de plus !
Il est vrai que, comme pour les précedentes oeuvres de l'auteur, ça ne
dure pas bien longtemps, et on peut regretter peut-être un léger manque
d'ambition. Il n'empêche qu'il continue de tracer son petit bonhomme de
chemin, et que ses fans continueront sans doute à lui être fidèles à la
prochaine occasion.
Roupoil, 6 juillet 2009.